En bref:
- Renault lancera le Scénic E-Tech en Corée du Sud en août 2025 pour conquérir un marché électrique en forte croissance mais dominé par Hyundai et Kia.
- Le SUV propose deux motorisations avec une autonomie allant jusqu’à 625 km et un temps de recharge rapide, misant sur un design français attractif et le confort européen.
- Le succès dépendra d’une stratégie tarifaire compétitive, d’une communication ciblée et de partenariats locaux pour contrer l’ancrage solide des constructeurs coréens.
Annoncé pour août 2025, le Renault Scénic E-Tech débarquera en Corée du Sud avec un objectif clair : gagner sa place sur un marché électrique dynamique mais dominé par les géants locaux Hyundai et Kia. Ce lancement soulève naturellement une question essentielle : quel accueil le public coréen réservera-t-il à ce SUV français électrique, et dispose-t-il vraiment des arguments nécessaires pour convaincre dans ce contexte extrêmement concurrentiel ? Analyse.
📌 Un marché sud-coréen en pleine expansion
La Corée du Sud est aujourd’hui un terrain fertile pour les véhicules électriques (VE). En 2023 déjà, ce segment représentait 7,9 % des immatriculations, soit environ 120 000 unités écoulées, avec une flotte électrique totale estimée à près de 460 000 véhicules. La croissance attendue est spectaculaire : +30,75 % par an en moyenne entre 2024 et 2035 [Source : Spherical Insights].
Forcément, cette croissance rapide aiguise les appétits. Renault, bien que modeste acteur avec seulement 2,5 % de part de marché globale sur le territoire coréen, souhaite dynamiser sa présence grâce à l’introduction du Scénic E-Tech, élu Voiture Européenne de l’année 2024.
🚗 Le Renault Scénic E-Tech : des atouts pour convaincre ?
Deux versions pour séduire différents profils d’utilisateurs :
- Version 170 ch : Batterie de 60 kWh proposant environ 430 km d’autonomie en une charge avec des performances honnêtes (0-100 km/h en 8,6 s, vitesse maxi de 150 km/h). Un choix judicieux pour des trajets urbains et périurbains principalement.
- Version 220 ch : Plus ambitieuse avec sa batterie de 87 kWh, elle garantit 625 km d’autonomie, des performances améliorées (0-100 km/h en 7,9 s et vitesse maxi de 170 km/h) et s’adresse particulièrement aux clients en quête d’un confort accru sur de longues distances.
Autre argument fort : un temps de recharge particulièrement compétitif. De 15 % à 80 % en seulement 37 minutes via les bornes rapides DC largement disponibles sur le marché sud-coréen (21 000 stations publiques de recharge rapide à la fin 2023).
🎯 En face, des concurrents solidement implantés
Impossible de parler de véhicules électriques en Corée sans évoquer les poids lourds locaux : Hyundai et Kia. Véritables piliers du marché, ces marques bénéficient d’un capital confiance solide, d’un réseau de distribution mature et d’une parfaite connaissance des attentes locales.
Parmi les rivaux directs du Renault Scénic E-Tech, on peut citer :
- Hyundai Ioniq 5 : Longtemps plébiscité, ce modèle propose 480 km d’autonomie maximale et jouit déjà d’une excellente réputation en Corée.
- Kia EV4 et EV3 : Kia ne reste pas immobile et a programmé le lancement de trois nouveaux modèles électriques dès 2025, dont l’EV4 dès mars. Il sera essentiel pour Renault d’affronter ces propositions locales solides, compétitives technologiquement, et qui bénéficient souvent d’un positionnement tarifaire avantageux.
ℹ️ Le défi tarifaire
Même si Renault n’a pas encore communiqué le tarif exact du Scénic E-Tech sur le marché coréen, on peut s’attendre à une grille oscillant dans la gamme de prix moyen-supérieure. À titre indicatif, la version européenne démarre à 39 990 € TTC avant bonus écologique. Pour séduire durablement, le constructeur français devra nécessairement aligner son prix de manière avisée sur les références locales.
📊 Conditions du succès : comment Renault peut-il tirer son épingle du jeu ?
Malgré le défi évident, Renault possède tout de même quelques cartes à jouer :
- Design français attractif et différenciant : Argument non négligeable sur un marché sensible à l’esthétique et à l’image.
- Qualité perçue et confort de conduite : La réputation européenne de qualité et d’attention à l’expérience utilisateur pourrait séduire une frange d’automobilistes coréens exigeants en recherche d’alternatives distinctives aux propositions domestiques classiques.
- Communication et distribution stratégique : Renault devra mettre l’accent sur une communication dynamique axée sur les qualités intrinsèques et distinctives du véhicule afin de pallier le déficit de notoriété par rapport aux marques coréennes locales.
💡 Conseil d’expert : Renault pourrait également envisager des partenariats stratégiques locaux, notamment autour du réseau d’infrastructures de recharge, afin d’offrir des services additionnels renforçant l’attractivité de l’offre globale.
🔍 Un pari audacieux, mais calculé ?
L’arrivée du Renault Scénic E-Tech en août 2025 en Corée du Sud est-elle un pari fou ou bien un choix stratégique pertinent ? Certes, la marque française part de loin, mais les atouts de son SUV électrique sont réels : autonomie confortable, recharge rapide et proposition esthétique séduisante.
Le principal obstacle reste évidemment le solide ancrage domestique des géants Hyundai et Kia. Ainsi, si Renault ambitionne une percée significative, elle devra sans nul doute adapter subtilement son offre au contexte local – notamment en termes de tarifs, d’expérience utilisateur et de stratégie commerciale sur le terrain. Un lancement à suivre attentivement cet été, tant ses résultats seront riches en enseignements sur les possibilités européennes hors d’Europe, au cœur d’un marché asiatique crucial pour l’avenir de l’électrique mondial.