Le Dieselgate, pas encore une affaire classée pour Volkswagen

Le “Dieselgate”, scandale historique inculpant le célèbre constructeur automobile allemand Volkswagen, n’est pas encore prêt d’être un lointain souvenir pour la marque, qui croûle sous les peines pécuniaires et tente de rebondir sur cet honteux dérapage.

 

Petite rétrospective sur cet esclandre rocambolesque

 

Septembre 2015 marque la date de la révélation fracassante qui coûtera des milliards au groupe Volkswagen. C’est l’Agence américaine de l’environnement qui va découvrir le lourd secret du groupe, bien gardé jusqu’alors, et crier au scandale : Volkswagen aurait délibérement équipé les moteurs de bon nombre de ses véhicules par un logiciel truqué visant à contourner les tests antipollution. Et ce depuis 2009. Le logiciel avait été conçu dans le but de minimiser le niveau d’émissions polluantes des moteurs concernés afin qu’ils soient conformes à la législation américaine. Les véhicules contenant le logiciel pouvaient dans cette mesure émettre jusqu’à quarante fois plus d’émissions de particules nocives (telles que le dioxyde d’azote) que les véhicules diesels traditionnels. Une fraude très grave qui a immédiatement été prise en charge par la justice américaine : le tribunal a ouvert une enquête pour mettre la main sur les responsables, et engager des démarches de réparation.

En termes de chiffres, le logiciel illégal a d’autant plus de répercussions qu’il est présent sur plus de 11 millions de moteurs à travers le monde. Aux Etats-Unis, où est incriminé le groupe, quelques 482 000 véhicules en sont dotés.

 

Aux dernières nouvelles, Volkswagen toujours quelque peu dans le pétrin

 

L’enquête est toujours en cours mais un pan de l’affaire a déjà été réglé. Et pas des moindres : en juin dernier, le groupe Volkswagen s’est engagé à débourser plus de 14 milliards de dollars pour dédommager les parties civiles touchées par le scandale.

Si les poursuites civiles sont ainsi presque closes grâce au démarches de rachat des voitures à moteurs truqués par Volkswagen et aux garanties de paiement d’indemnités, le scandale est loin d’être enterré pour le groupe. Au pénal quelques-uns de ses employés inculpés sont toujours dans la ligne de mire des juges américains (notamment les auteurs du PowerPoint de 2006 exposant les outils pour déjouer les lois antipollution américaines…). Pour boucler l’affaire rapidement et éviter des incarcérations aux Etats-Unis, un compromis est envisagé au terme duquel Volkswagen risque encore d’écoper d’amendes juteuses. 400 millions de dollars se verraient attribués par le constructeur à certains Etats américains (dont New York), d’apès Bloomberg. Le groupe devra en outre placer 2,7 milliards de dollars dans un fond vert d’investissement et consacrer 2 milliards d’investissements dans les technologies propres.

Volkswagen a ainsi vécu sa série noire depuis son inculpation : perte historique de 25 milliards d’euros en Bourse en trois jours (au moment de l’affaire), image sévèrement entachée, résultats négatifs, amendes et menaces qui se multiplient (récemment en Italie et en Bavière)… Bref, des conséquences néfastes à la mesure de l’ampleur de la faute du constructeur.

 

Volkswagen tente de retomber sur ses … roues

 

Volkswagen compte bien redorer son blason, notamment en se perfectionnant dans le secteur de l’électrique. Le groupe affirme qu’en 2019, le quart de l’ensemble de sa production représentera des véhicules propres, ce qui équivaut à environ 2,5 millions d’exemplaires.

A titre d’exemple, la marque Volkswagen dévoilera au mondial de l’automobile parisien d’octobre prochain un concept de voiture électrique compacte dont l’autonomie se situerait entre 400 et 600 km. Son prix oscillerait autour de celui d’une voiture traditionnelle à moteur diesel : raisonnable et intéressant. Ce modèle sera probablement disponible à la vente d’ici à 2018-2019.

 

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