Tour du monde en 499 jours pour le Solar Impulse 2, une première pour un avion solaire !

Mardi dernier, de bon matin, a atterri sur la piste de l’aéroport Al-Bateen près d’Abu Dhabi le Solar Impulse 2, l’avion du futur. A ses commandes, le dynamique Bertrand Piccard, un médecin psychiatre et aéronaute visionnaire de 58 ans, qui a gagné un pari fou, lancé il y a 15 ans : celui de réaliser le premier tour du monde à bord d’un avion fonctionnant uniquement grâce à l’énergie solaire.

Un long projet porté par deux charismatiques personnages

Bertrand Piccard n’était pas seul dans cette aventure. Sans son acolyte, l’ingénieur et pilote André Borschberg, le Solar Impulse 2 aurait pu ne jamais exister. Les deux amis et partenaires ont partagé leurs compétences au service de ce projet fou. D’un côté, André Borschberg a imaginé et conçu cet avion révolutionnaire, de l’autre, grâce à une force de caractère hors du commun, Bertrand Piccard est parvenu à convaincre divers acteurs et surtout les investisseurs, à l’époque dubitatifs, à croire en son projet. Au total et non sans difficulté, 170 millions d’euros ont été récoltés pour pouvoir concrétiser l’idée. Des années de travail et de modifications autour de la conception du Solar Impulse ont été nécessaires pour lui permettre de voler.

Source image : http://www.japantimes.co.jp

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La double performance : celle de l’avion et celle des pilotes

C’est en mars 2015 que Bertrand Piccard et André Borschberg ont enfin pu décoller d’Abu Dabhi à bord de leur incroyable engin, pour démarrer un périple de 42 000 km, entrecoupé de 16 escales, qui durera presque 1 an et demi. Les deux pilotes se sont relayés aux commandes de cet avion capable de voler jour et nuit sans carburant, en survolant tour à tour l’Asie, le Pacifique, l’Amérique du Nord, l’Atlantique, la Méditerranée et le Moyen-Orient. Une réelle performance, d’une part physique et psychologique de la part des pilotes, d’autre part, technologique pour l’avion solaire. En effet, Bertrand Piccard et André Borschberg devaient effectuer des vols parfois très longs dans un minuscule cockpit de 3,8 mètres carrés, sans chauffage ni air conditionné, en surmontant le manque de sommeil, la solitude et les douleurs liées à l’immobilité. Par ailleurs, le Solar Impulse 2 a été capable de voler sur de longues durées (jusqu’à 5 jours d’affilée) uniquement grâce à ses 270 mètres carrés de cellules photovoltaiques disposées sur ses ailes qui captent l’énergie du soleil transformée en électricité et stockée dans ses batteries efficientes. Ces durées de vol impressionnantes s’expliquent par la vitesse de croisière particulièrement lente de l’avion : 80 km/h.

SOLAR IMPULSE

La portée de cet exploit

Les deux associée ont ainsi voulu prouver que rien ou presque n’est impossible, tant que l’on persévère et que l’on croit en ses idées. Ils souhaitent au travers de cet exploit, encourager le monde à prendre des initiatives, à oser développer des alternatives aux énergies polluantes. Et surtout, ils veulent à tout prix délivrer le message qu’il ne faut en aucun cas avoir peur d’agir quant à ces enjeux majeurs liés au réchauffement climatique. Pour la suite, Bertrand Piccard aimerait que son action ouvre la voie aux déploiement des avions électriques dans l’aviation civile, pour les vols moyen-courriers. André Borschberg a émis l’idée d’utiliser la technologie du Solar Impulse 2 pour développer un satellite dédié aux télécommunications. Ensemble, ils ne se sont également pas arrêtés en si bon chemin, avec la création de l’ICCT (comité international pour les technologies propres), qui réunit d’ores et déjà plus de 400 associations environnementales dans une synergie qui, ils l’espèrent, donnera de la voix à ces associations et aidera à intégrer encore plus les enjeux du développement durable dans la vie politique globale.

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