Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault-Nissan, a mis en doute la viabilité d’un projet de commercialisation de voiture à pile à combustible avant 2020. Il estime que le marché ne sera pas prêt faute d’infrastructure.
La technologie de la pile à combustible à l’hydrogène a ses promoteurs et ses détracteurs au sein de l’industrie de l’automobile et Carlos Ghosn, patron du groupe Renault-Nissan, s’est positionné dans la seconde catégorie. En marge du Salon de l’auto de Tokyo, il a déclaré que le marché ne sera pas adapté pour accueillir ce genre de technologie avant 2020. Pour étayer ses propos, Ghosn s’appuie sur l’insuffisance des infrastructures destinées à supporter ces véhicules à l’hydrogène, notamment des stations de recharge. Il estime qu’en cas de précipitation, les constructeurs auront certainement à faire face à la même réticence affichée actuellement par les consommateurs à l’égard des voitures 100 % électriques. Le PDG de Renault-Nissan parle en connaissance de cause puisque son groupe a dû renoncer à son objectif de 1,5 million de modèles électriques vendus d’ici 2016.
Moins radical que les autres détracteurs
Malgré son scepticisme, Carlos Ghosn est toutefois resté moins radical que certains de ses homologues, dont Elon Musk de Tesla Motors, qui excluent purement et simplement toute probabilité de succès de la voiture à pile à combustible. Il est surtout « curieux et intéressé de voir comment s’en sortiront les concurrents qui disent vouloir mettre la voiture à l’hydrogène sur le marché d’ici 2015 ». « Où sont les infrastructures et qui va les construire? », s’est t-il notamment interrogé. Toyota et Honda font partie de ces constructeurs qui croient au potentiel de la pile à combustible. Ils exposent d’ailleurs respectivement la FCV (Fuel Cell Vehicle) et la FCEV Concept (Fuel Cell Electric Vehicle), prévus pour une commercialisation en 2015, pendant le Salon de l’automobile de Tokyo qui court jusqu’au 1er décembre prochain.