En bref:
- Dès novembre 2025, la France introduit des tarifs préférentiels pendant les "heures super-creuses" (2h-6h et 11h-17h) pour inciter à une recharge électrique plus répartie et économique, valorisant notamment l’énergie solaire.
- Cette mesure vise à stabiliser le réseau électrique, réduire les coûts d’approvisionnement, et accompagner l’objectif de 7 millions de points de recharge d’ici 2030.
- Un simulateur national sera lancé fin 2025 pour faciliter la comparaison des offres et encourager l’adoption de ces nouvelles pratiques tarifaires.
En France, la recharge de véhicules électriques s’apprête à franchir une nouvelle étape grâce à une initiative gouvernementale majeure : l’introduction dès novembre 2025 des heures dites "super-creuses". Visant à mieux synchroniser l’offre et la demande d’électricité tout en réduisant les coûts pour les utilisateurs, ce modèle tarifaire audacieux pourrait avoir un effet décisif sur le développement de la mobilité électrique.
Comprendre les "heures super-creuses" : une tarification optimisée et intelligente
Actuellement, de nombreux utilisateurs branchent leur véhicule électrique à leur retour du travail, générant une très forte demande d’électricité sur le réseau dès la soirée. Le gouvernement, avec l’appui technique de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) et d’Enedis, souhaite bousculer ces habitudes en proposant des tarifs très avantageux dans certaines plages horaires spécifiques, appelées "super-creuses".
Quand auront lieu ces "heures super-creuses" ?
Selon le nouveau plan tarifaire, ces plages horaires stratégiques seront principalement établies :
- La nuit, entre 2h et 6h du matin
- En journée, entre 11h et 17h, afin d’exploiter pleinement les pics de production de l’énergie solaire.
Cet ajustement a un double objectif clair : réduire la pression sur le réseau aux heures de pointe et mieux valoriser l’énergie solaire disponible en journée.
📌 À retenir : dès novembre 2025, chaque fournisseur d’électricité proposera aux détenteurs de véhicules électriques ces nouvelles plages horaire à des tarifs très compétitifs.
Une mesure au carrefour énergétique et environnemental
Cette proposition ne constitue pas seulement une avancée pour les consommateurs, mais aussi un levier crucial pour la transition énergétique. En effet, en déplaçant une partie significative de la consommation électrique vers des moments où elle est disponible en abondance—grâce notamment aux installations photovoltaïques—on limite significativement le gaspillage d’électricité verte.
Selon les autorités, jusqu’à 65 % des utilisateurs rechargent aujourd’hui leurs voitures électriques durant les pics de consommation en soirée. Cette habitude entraîne une augmentation des coûts d’approvisionnement et sollicite lourdement les infrastructures existantes. Le nouveau dispositif a donc vocation à inciter une recharge beaucoup mieux répartie tout au long de la journée, stabilisant ainsi le réseau en évitant les pics de consommation.
💡 Conseil d’expert : les automobilistes devront penser à équiper leurs véhicules ou bornes domestiques de systèmes programmables, afin d’automatiser leur recharge au meilleur tarif, profitant ainsi pleinement de ces tarifs préférentiels.
Lancement d’un simulateur national pour une transparence accrue
Dans la foulée de cette révolution tarifaire, le gouvernement a confirmé le lancement d’un simulateur national pour fin 2025. Conçu pour permettre une comparaison aisée des coûts de recharge à travers la France, cet outil pratique aura vocation à simplifier considérablement le quotidien des automobilistes.
Grâce à lui, les utilisateurs pourront comparer en temps réel :
- Les prix appliqués sur chaque borne publique ou privée.
- Les créneaux horaires les plus adaptés économiquement.
- Les différents types d’abonnements disponibles sur le marché.
Une transparence bienvenue dans un domaine encore en pleine maturation, où les variations de prix et le manque d’information occasionnent souvent confusion et mécontentement.
Un défi logistique et informatif pour Enedis et les fournisseurs
Le succès de ces nouvelles "heures super-creuses" dépendra en grande partie de la logistique et de la communication orchestrées par Enedis et les différents fournisseurs d’énergie.
Enedis devra ainsi :
- Présenter un plan détaillé de déploiement avant le 1er septembre 2025.
- Garantir un fonctionnement fluide des infrastructures concernées.
De leur côté, les fournisseurs auront la responsabilité d’informer explicitement les abonnés au moins un mois avant la mise en place de ces nouveaux créneaux tarifaires.
Déjà sur le marché : anticiper le changement
Plusieurs acteurs majeurs n’ont cependant pas attendu la réforme pour proposer leurs propres offres avantageuses. Quelques exemples :
- TotalEnergies avec l’offre "Charge’Heures" : réduction tarifaire de 50 % entre 2h et 6h du matin.
- Ilek, proposant un tarif fixe particulièrement attractif entre 3h01 et 7h00 à 0,1286 €/kWh.
- EDF, que ce soit avec son offre "Vert Électrique Auto" ou ses classiques plages horaires intéressantes.
Ces acteurs ont ainsi anticipé l’élan national, permettant aux utilisateurs de se familiariser dès aujourd’hui avec une logique économique qui pourrait bientôt devenir la norme dans l’industrie.
ℹ️ Bon à savoir : pour s’adapter efficacement à cette politique, une certaine modification des habitudes est indispensable. Notamment pour ceux habitués à une recharge rapide à leur retour du travail, un effort d’adaptation sera nécessaire.
Vers un parc de 7 millions de points de recharge à l’horizon 2030
Cette réforme tarifaire accompagne l’objectif ambitieux fixé par le gouvernement d’étendre le parc national à 7 millions de points de recharge d’ici 2030, dont 400 000 publiques. Une transition nécessaire, censée faciliter grandement l’adoption massive des véhicules électriques.
Le chemin reste toutefois encore long. Pour atteindre ces objectifs, la France devra accélérer considérablement le rythme des installations, particulièrement sur la voirie et au sein des copropriétés.
Cette nouvelle stratégie gouvernementale, ambitieuse bien que complexe, sonne donc comme une véritable inflexion dans la gestion du réseau électrique national et de la recharge des voitures électriques. Un tournant à suivre avec un intérêt certain par tous ceux qui, aujourd’hui ou demain, feront le choix de se déplacer différemment.