Incendie d’une Fiat 500 électrique en Belgique : quels enseignements pour la France ?

En bref:

  • Un incendie spectaculaire d’une Fiat 500 électrique à Jumet (Belgique) illustre les risques spécifiques liés aux batteries lithium-ion et les difficultés d’extinction.
  • Les techniques d’intervention incluent un refroidissement intensif, parfois par immersion, nécessitant une formation et un équipement adaptés des secours.
  • Propriétaires français de VE doivent informer les secours, respecter les suivis post-incendie et stationner dans des lieux sécurisés pour minimiser les risques.

Ce lundi 26 mai 2025, à Jumet (Belgique), une Fiat 500 électrique a entièrement brûlé dans un incendie spectaculaire. Bien que les véhicules électriques connaissent statistiquement moins d’incendies que leurs homologues thermiques, cet incident interpelle par les particularités qu’il révèle. L’accent doit être porté sur les risques spécifiques des batteries lithium-ion, les méthodes d’intervention complexes pour les pompiers et les implications pour les conducteurs français de véhicules électriques. Quels enseignements tirer de cet événement ?

Que s’est-il passé exactement à Jumet ?

La Fiat 500 électrique, stationnée dans une allée de garage rue Louis Lambert, prend feu vers 22h15. Bien que les pompiers locaux aient rapidement maîtrisé les flammes, ils ont dû faire appel à la Protection civile en raison du risque de réinflammation lié à la batterie lithium-ion du véhicule. La voiture a été soulevée puis plongée dans un container rempli d’eau placé dans un espace sécurisé, loin du lieu initial du sinistre. Cette procédure peu habituelle témoigne des difficultés d’intervention face aux incendies impliquant ces nouvelles motorisations.

Risques spécifiques aux batteries lithium-ion

Si l’événement est impressionnant, il est nécessaire d’examiner les risques particuliers des incendies sur ces batteries complexes et puissantes :

  • Emballement thermique : phénomène redouté et imprévisible durant lequel une cellule s’enflamme, entraînant la combustion successive des cellules adjacentes.
  • Gaz toxiques et épaisse fumée : combustion libérant notamment du fluorure d’hydrogène et du monoxyde de carbone, fortement dangereux pour les secouristes et les riverains.
  • Accès complexe : les packs de batteries sont souvent placés dans des espaces sous le véhicule, difficiles d’accès pour le refroidissement intensif requis.
  • Risque de réinflammation : un incendie apparemment éteint sur ces types de batteries peut provoquer une réactivation plusieurs heures, voire jours, après l’intervention.

Techniques d’extinction spécifiques : immersion, nouvelle norme ?

L’immersion utilisée par les pompiers belges n’est pas courante mais met en évidence les dynamiques particulières d’un incendie de voiture électrique. Les spécialistes français et européens recommandent généralement plusieurs méthodes précises :

Refroidissement abondant : l’application massive d’eau (près de 11 000 litres par incendie selon des retours d’expérience) est indispensable pour refroidir suffisamment les cellules affectées.

Refroidissement interne : technique innovante telle que le Fireman Access (Renault) ou le système Rosenbauer RFC, permettant d’injecter directement de l’eau dans le pack batterie.

Immersion totale ponctuelle : cette méthode, bien que logistique complexe à mettre en œuvre, assure un refroidissement intégral et réduit fortement le risque de reprise de feu.

Toutefois, elle pose aussi des défis environnementaux, notamment en termes de traitement des eaux contaminées. À Jumet, une entreprise spécialisée devra récupérer la carcasse du véhicule et dépolluer l’eau du container.

📌 À noter : les couvertures thermiques spécialement développées pour ces incendies sont à l’étude depuis 2024, mais leur usage reste expérimental et complexe en cas d’incidents dans des lieux confinés.

La formation essentielle des services de secours français

Face à la hausse progressive des véhicules électriques sur les routes de l’Hexagone (plus de 1,5 million attendus pour fin 2025), une adaptation rapide des services d’urgence français est cruciale :

  • Formations approfondies et interventions simulations régulières sur véhicules électriques,
  • Équipements adaptés pour la protection des intervenants contre les gaz toxiques,
  • Stratégies d’intervention à distance avec équipements spécifiques (jets longue portée, matériel télé-opéré).

Ces actions visent à assurer la sécurité des secouristes mais aussi à rassurer le public sur la stratégie opérationnelle lors des sinistres impliquant les véhicules électriques.

Quelles précautions pour les propriétaires de véhicules électriques ?

En tant que propriétaire d’une voiture électrique en France, vous pouvez réduire les risques et faciliter une intervention éventuelle :

💡 Identification claire : informez systématiquement les secours qu’il s’agit d’un véhicule électrique en cas d’appel à l’aide.

💡 Respect total des procédures après intervention : prévoyez une surveillance prolongée et un contrôle minutieux du véhicule sinistré par des spécialistes après tout début d’incendie.

💡 Utilisez des lieux de stationnement adaptés : privilégiez si possible les zones sécurisées, aérées et facilement accessibles pour les intervenants en cas d’urgence.

📢 Selon diverses études européennes, rappelons enfin que le risque global d’incendies reste plus faible pour les véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques. Néanmoins, les spécificités de ces incendies imposent une vigilance constante de la part des autorités, constructeurs et utilisateurs français. L’incident belge rappelle à tous l’importance de rester attentif et réactif face à une technologie en constante évolution.

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