En bref:
- Les ventes de véhicules électriques en Europe ont augmenté de 36,3% en octobre, portant le total annuel à 1,2 million d’unités.
- La part de marché des véhicules électriques a légèrement fléchi en octobre, tombant à 14,2% contre 14,8% en septembre.
- Stellantis s’allie avec le géant chinois CATL pour sécuriser l’approvisionnement en batteries et ajuster sa stratégie dans le secteur des véhicules électriques.
Le paysage automobile européen est en pleine mutation. L’engouement pour les véhicules électriques (VE), qui incarnent la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique, connaît une croissance impressionnante, mais non sans obstacles. Selon les données récentes de l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), divulguées ce mardi, les ventes de VE ont augmenté de 36,3% en octobre, portant le total annuel à 1,2 million d’unités, soit un bond de 53,1% par rapport à l’année précédente.
Un marché en plein essor
Les chiffres sont éloquents : le marché des VE a progressé significativement, avec une percée notable par rapport au diesel, désormais dépassé pour la première fois. Pourtant, la part de marché des véhicules électriques a légèrement fléchi en octobre, tombant à 14,2% contre 14,8% en septembre et un pic à 21% en août. Les hybrides continuent de suivre la tendance ascendante avec 29% des ventes, mais les véhicules à essence restent en tête avec une part de 33,4%.
Le marché automobile, en général, affiche une reprise robuste, avec une augmentation de 14,6% en octobre, soit 855.484 immatriculations, et une croissance de 16,7% sur les dix premiers mois de l’année, frôlant les neuf millions d’unités vendues. Ces chiffres, bien que prometteurs, n’atteignent pas encore le niveau pré-pandémie, soulignant l’impact durable du Covid-19 sur les chaînes d’approvisionnement et la pénurie de semi-conducteurs.
Les performances des constructeurs
Au sein du tissu industriel automobile, Volkswagen conforte sa position de leader en Europe, avec une part de marché de 26,1% et une hausse notable de ses immatriculations, portée par ses marques Skoda et Audi. À l’inverse, Stellantis voit son influence s’éroder, perdant près de deux points de part de marché, tandis que le groupe Renault, avec une hausse de 21,2% de ses ventes, poursuit son ascension, notamment grâce à la marque Dacia.
Des défis persistants
Cependant, l’essor des VE n’est pas sans embûches. L’infrastructure de recharge demeure insuffisante, l’autonomie des VE limite encore leur adoption, et l’impact de l’inflation ainsi que des taux d’emprunt élevés freinent l’élan des consommateurs, particulièrement aux États-Unis. En Europe, malgré une augmentation des ventes, la part de marché des VE a connu un léger recul en octobre, signe de ces difficultés.
En Chine, en revanche, le marché des VE est florissant, avec une croissance de 27,5% en octobre et une part de marché de 45%. Ce contraste souligne la complexité du marché mondial et les disparités régionales en termes d’adoption de l’électrique.
La stratégie de Stellantis : s’allier pour mieux avancer
Face à ces enjeux, les acteurs de l’industrie automobile ajustent leur stratégie. Stellantis, conscient de l’importance cruciale des batteries dans la compétitivité des VE, a signé une lettre d’intention avec le géant chinois CATL pour sécuriser l’approvisionnement en cellules et modules de batteries LFP, destinés à des véhicules plus abordables. Cette alliance intervient alors que le consortium européen ACC prévoit d’ouvrir une usine de batteries en France fin 2023.
Conclusion
Le marché de l’automobile en Europe est témoignage d’une transformation majeure, portée par une croissance vigoureuse du segment électrique. Toutefois, l’industrie fait face à des défis significatifs qui tempèrent cette progression. Les constructeurs européens, à l’image de Stellantis, doivent naviguer entre collaboration internationale et soutien aux initiatives locales pour consolider leur position dans cette nouvelle ère automobile. L’avenir de l’électrique est prometteur, mais il nécessite une vision stratégique et des investissements conséquents pour convertir les promesses en réalité durable. La route vers une mobilité zéro émission est pavée d’innovations, de coopérations et d’un engagement sans faille en faveur d’un avenir plus vert.