En bref:
- Cetelem propose une offre de leasing social pour rendre l’acquisition d’une voiture électrique accessible aux ménages modestes, à 100 € par mois pendant les trois premières années.
- L’offre de Cetelem permet aux bénéficiaires de choisir parmi une large gamme de modèles de voiture électrique, avec la possibilité de prolonger le contrat au-delà des trois premières années.
- La voiture électrique permet de réaliser des économies sur le coût d’utilisation, mais le surcoût à l’achat nécessite un certain temps pour être rentabilisé.
Un pas vers un leasing social
Dans l’attente des précisions du gouvernement sur le leasing social, Cetelem, l’institution financière spécialisée dans le crédit à la consommation, a révélé sa propre formule. Cette proposition a pour ambition de rendre l’acquisition d’une voiture électrique accessible, à raison de 100 € par mois, pour les trois premières années. Cette mesure, initiée par le président Emmanuel Macron, est principalement destinée aux ménages les plus modestes.
Les contours du leasing social dévoilés par Cetelem
Le principe de cette mesure est de permettre aux ménages dont le revenu fiscal de référence par part est de 14 809 euros d’acquérir un véhicule électrique. Cette disposition profiterait à environ 100 000 personnes, selon une estimation du ministre de l’Economie, Bruno LeMaire. L’État s’engage à fournir une subvention de 13 000 € par véhicule, sous forme de bonus écologique de 8 000 € et une prime leasing de 5 000 €, tout en garantissant les impayés. Les bénéficiaires ne devront pas avancer d’apport.
Cependant, l’offre du gouvernement présente quelques limites. En effet, ni l’assurance ni l’entretien du véhicule ne sont inclus dans l’offre, et le leasing social ne dure que trois ans, que ce soit en LOA (Location avec Option d’Achat) ou en LLD (Location Longue Durée).
La formule Cetelem pour un leasing social longue durée
Afin de pallier ces lacunes, Cetelem a conçu sa propre formule de leasing social, en se basant sur les conditions du gouvernement. Cette offre est réservée aux ménages modestes, avec un revenu fiscal de référence par part de 14 089 € maximum. En outre, les bénéficiaires auront la possibilité de choisir parmi une large gamme de modèles de voiture électrique, éligibles au futur bonus écologique qui sera annoncé le 15 décembre.
Le contrat peut être souscrit en LOA ou LDD pour une durée de trois ans, avec une mensualité d’environ 150 €. Ce montant est légèrement supérieur à la promesse du gouvernement, mais Cetelem justifie ce choix par la volonté d’offrir une plus grande variété de véhicules électriques.
Les trois premières années à 100 €/mois
Dans ce contexte, l’État s’engage à verser jusqu’à 13 000 € d’aides, qui ne doivent pas excéder 16 % du prix total de la voiture. Par exemple, pour un modèle à 25 000 euros, l’aide serait de 12 000 €. Dans ce cas, l’offre de Cetelem permettrait une mensualité de 99,93 €/mois sur 36 mois.
Cetelem propose également d’étendre le contrat au-delà des trois premières années. Cependant, pour couvrir la valeur résiduelle du véhicule, la mensualité augmentera, avec un loyer fixé à 161 € à partir du 37e mois et jusqu’au 145e mois (soit 12 ans). Après douze ans, la voiture appartiendra définitivement à l’utilisateur. Au final, l’opération aura coûté 21 000 euros, soit 4 000 € de plus qu’un achat comptant avec le bonus éco de 8 000 €.
Une économie substantielle grâce à la voiture électrique
Il est reconnu que la voiture électrique permet de réaliser des économies sur le coût d’utilisation. Selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut, l’économie est de l’ordre de 1 200 € par an en essence. Ce chiffre provient d’une analyse de France Stratégie, publiée en novembre 2022.
Cependant, cette économie n’est pas une généralité, elle s’applique à un contexte précis : un foyer qui aurait remplacé une voiture thermique par une voiture électrique de la même catégorie. Par exemple, l’échange d’une Peugeot 207/208 par une Peugeot e-208.
Cette économie pourrait même être supérieure pour un véhicule plus grand comme un SUV Compact. L’étude a en effet calculé une économie à l’usage de 1 500 € par rapport aux dépenses de carburant et d’entretien d’un véhicule thermique équivalent.
Le surcoût à l’achat rentabilisé après 6 à 13 ans
Il est à noter que le surcoût à l’achat d’un véhicule électrique neuf (ou même d’occasion récente) nécessite un certain temps pour être rentabilisé. Malgré les avancées, la différence de prix entre un véhicule électrique et son équivalent thermique est souvent de l’ordre de 10 000 € à 15 000 € pour une petite voiture.
Pour une citadine, le surcoût à l’investissement n’est rentabilisé qu’au bout de 13 ans sans aides à l’achat, ou 6 ans si les aides (bonus, prime à la conversion, etc.) ont pu être utilisées pour acheter la voiture électrique.
Il est important de préciser que ce calcul se base sur une revente du véhicule après 6 ans, avec des hypothèses de valeur résiduelle qui peuvent sembler optimistes. L’analyse met en effet en garde : « les voitures électriques pourraient subir une décote plus importante en cas de progrès technique rapide, notamment sur l’autonomie des batteries ».