En bref:
- Montpellier propose la gratuité de la recharge lente pour les véhicules électriques.
- La ville a également mis en place la gratuité des transports en commun.
- E-Totem a été choisi pour déployer et gérer le réseau de bornes de recharge.
Face à l’urgence climatique et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les métropoles françaises redoublent d’innovation pour encourager la mobilité électrique. Montpellier se distingue par une initiative audacieuse : la gratuité de la recharge lente pour les véhicules électriques. Cette politique pourrait-elle servir de tremplin à une transition énergétique plus large et inspirer d’autres villes ?
Contexte : Montpellier, une métropole engagée
Montpellier, avec ses 500.000 habitants, a récemment pris des mesures significatives pour promouvoir les transports décarbonés. La gratuité des transports en commun, mise en place fin 2023, a marqué un premier pas vers une mobilité plus verte. Désormais, la ville se tourne vers les utilisateurs de véhicules électriques (VE), proposant une gratuité de la recharge lente via un réseau de 600 bornes. Cette décision, prise à l’unanimité par le conseil métropolitain, s’inscrit dans une stratégie plus large de développement durable.
L’essor du véhicule électrique en France
Les VE gagnent du terrain en France, avec 16,8% des nouvelles immatriculations en 2023. Plus de 1,5 million de VE et hybrides rechargeables circulent sur les routes nationales. Cette croissance nécessite une infrastructure de recharge adéquate. Montpellier répond à cet impératif en confiant à l’entreprise E-Totem l’installation de 600 bornes de recharge.
Le partenariat avec E-Totem
E-Totem, opérateur stéphanois, a été sélectionné pour déployer et gérer ce réseau de bornes. La firme, forte de son expertise, conçoit et fabrique ses propres bornes et propose des solutions logicielles pour leur exploitation. E-Totem gère également la tarification, innovant avec un modèle de gratuité selon la puissance de charge.
Un modèle économique novateur
E-Totem finance l’installation des bornes (environ 50 millions d’euros pour Montpellier) et parie sur la monétisation des charges rapides et ultra-rapides. La redevance d’occupation du domaine public, fixée à 100 euros par borne et par an, permet à la société de proposer la gratuité sur les charges lentes tout en visant un équilibre financier. La métropole bénéficiera de revenus supplémentaires si le chiffre d’affaires dépasse les 7 millions d’euros annuels.
Tarification et accès aux bornes
La grille tarifaire établie par E-Totem à Montpellier est avantageuse pour les résidents métropolitains. La recharge lente est gratuite, tandis que les modes de charge plus rapides sont proposés à des tarifs compétitifs par rapport aux standards du marché. L’accès aux bornes se fait via l’application MTicket, intégrant la politique tarifaire.
La patience requise des usagers
Malgré ces avancées, les utilisateurs actuels de VE à Montpellier font face à des défis. Avec un nombre limité de bornes disponibles, la recherche d’un point de recharge peut s’avérer fastidieuse. Les témoignages d’usagers soulignent la nécessité d’une expansion rapide du réseau de bornes pour répondre à la demande croissante.
Perspectives : un modèle duplicable ?
La démarche de Montpellier soulève la question de sa reproductibilité. D’autres villes pourraient-elles adopter un modèle similaire ? La gratuité de la recharge lente est-elle viable à long terme ? Ces questions méritent une analyse approfondie, en tenant compte des spécificités de chaque métropole et des partenariats public-privé possibles.
Conclusion
L’initiative de Montpellier pourrait bien être un catalyseur pour la mobilité électrique en France. En offrant la gratuité de la recharge lente, la métropole ne se contente pas de faciliter l’usage des VE ; elle envoie un signal fort en faveur de la transition énergétique. Reste à voir si ce modèle, combinant innovation publique et partenariat privé, inspirera d’autres villes à franchir le pas vers une mobilité durable et accessible à tous.