Le nucléaire est, depuis le début de son introduction, sujet à des oppositions féroces !
Du point de vue de l’économie mondiale, l’industrie a besoin d’une source d’énergie (qu’elle soit électrique ou thermique) de faible coût et qui, dans le contexte actuel, devrait être peu polluante.
La production d’électricité au moyen du nucléaire s’envisage de manière différente selon que l’on se trouve en Europe ou aux Etats-Unis !
Envisageons d’abord une solution sans nucléaire, cela veut dire que l’on devra impérativement réduire la production de CO2 de manière plus importante que l’augmentation des besoins énergétiques. Ceci semble avoir une limite puisque l’on atteindra, avec un coût raisonnable, des équipements moins gourmands en énergie mais qui se retrouveront en nombre sans cesse croissant. L’utilisation d’énergies renouvelables ne permettra pas de prendre le relais de l’utilisation des énergies fossiles et posent aussi le problème de synchronisation entre la production et la demande ; ceci demande des systèmes de stockage sur lequel on travaille actuellement pour obtenir une solution viable d’ici quelques années.
Envisageons cette fois une solution nucléaire alliée aux énergies renouvelables. Le problème de l’émission de CO2 semble réglé mais il reste à résoudre d’une part le problème des déchets (pollution du sous-sol ?) et la maintenance, réhabilitation et construction de centrales de nouvelle génération. Ici un problème d’investissement se posera car il ne parait pas évident, dans le contexte économique actuel, que certains pays puissent investir suffisamment d’argent pour se doter d’un nouveau parc plus fiable.
La solution viendra sans doute d’une adaptation des productions d’électricité en tenant compte de toutes les technologies nouvelles en ce qui concerne les énergies renouvelables (éolien, solaire et géothermique) et inévitablement le nucléaire pour les pays pouvant construire assez rapidement des nouvelles centrales performantes et fiables.
Bon à savoir : Aujourd’hui, la part du nucléaire utilisé pour la production n’est plus que de 10 % alors qu’il représentait 17% au début des années 90. Et l’électricité nucléaire représente 20 % de la production mondiale de l’électricité. Le bénéfice sur l’émission de CO2 représentera environ 2% de toutes les émissions. Si l’on double la production d’électricité à base de nucléaire on gagnera donc à nouveau (seulement) 2% sur les émissions de gaz à effet de serre !
Sur base de ces chiffres et vu l’état actuel des connaissances, le nucléaire ne résoudra pas les problèmes des gaz à effet de serre mais pourra contribuer à contrôler la pollution, en complétant les énergies renouvelables à court-terme, avant qu’elles puissent suffire à répondre à tous nos besoins énergétiques.
A court terme, il sera intéressant de voir les conséquences de la mise en route, en Chine, de l’EPR qui est en cours de construction et qui pourrait démarrer fin 2014 puisque le charbon est intensément utilisé dans ce pays et qui est un des plus gros polluant.
Terminons par signaler que l’Allemagne et de la Belgique ont décidés de sortir du nucléaire d’ici 2025 et que l’Italie a choisi de ne pas lancer son programme de construction de centrales nucléaires ; donc pour ces pays-là la solution devra être trouvée hors du nucléaire !