En bref:
- Ferrari acquiert une Xiaomi SU7 Ultra pour analyser ses technologies et comprendre la nouvelle référence asiatique de la supercar électrique.
- La SU7 Ultra propose des performances extrêmes à un prix accessible grâce à une intégration logicielle et industrielle très avancée, bouleversant la hiérarchie traditionnelle.
- Ferrari prépare son entrée électrique premium en 2026, misant sur l’émotion, le sur-mesure et le prestige, tout en s’inspirant des avancées chinoises pour rester compétitif.
L’image a fait le tour du web et secoué plus d’un passionné : une berline Xiaomi SU7 Ultra sortant de l’usine Ferrari à Maranello, le fief historique du Cheval Cabré. Que vient donc faire la star électrique de Pékin en plein territoire transalpin ? Au-delà de la curiosité, c’est un signal fort qu’envoie Ferrari : la référence mondiale de la supercar s’attelle, sans tabou, à étudier la nouvelle terreur asiatique pour préparer à son tour sa révolution électrique. Simple benchmarking ? Ou prémices d’un basculement plus profond de la suprématie technologique européenne ?
📸 L’instantané qui en dit long : une SU7 Ultra chez Ferrari
L’information, révélée par plusieurs sources chinoises et confirmée par des images relayées sur Weibo, s’est vite répandue : un exemplaire de la Xiaomi SU7 Ultra a été officiellement acquis par Ferrari. Objectif revendiqué : tester et analyser à la loupe tous les secrets technologiques et industriels de la berline qui fait trembler Porsche sur le Nürburgring. Si l’on sait que cette pratique — dite de benchmark — est monnaie courante dans l’automobile, le symbole reste saisissant. Car il y a à peine cinq ans, imaginer la maison de Maranello s’intéresser à un modèle chinois relevait de la science-fiction.
« L’électrique bouleverse la hiérarchie : offrir 1 500 chevaux n’est plus affaire d’élite, mais d’ingénierie logicielle et d’architecture batterie. »
— Expert automobile du secteur
⚡ Pourquoi la Xiaomi SU7 fascine-t-elle Ferrari ?
Pour comprendre la démarche italienne, il convient d’examiner ce qu’incarne la SU7 Ultra sur le marché :
Xiaomi SU7 Ultra | Fiche technique |
---|---|
Accélération 0-100 km/h | 1,98 s |
Puissance | 1 548 ch (1 138 kW) |
Couple maximal | 1 770 Nm |
Architecture | 3 moteurs (1 AV, 2 AR) |
Vitesse de pointe | 359 km/h |
Record Nürburgring | 7:04.957 (production à 4 portes) |
Prix d’attaque (Chine) | ~64 000 € |
Technologies clés | Aéro active, fibre de carbone, suspension pilotée, vectorisation de couple, cockpit numérique multi-écrans |
Place de la connectivité | Ecosystème intégré véhicule-maison-téléphone |
La recette du succès ? Des performances pures dignes d’hypercars, à un tarif qui explose les codes du luxe européen. Mais surtout, Xiaomi démontre qu’un acteur du numérique peut investir l’automobile et y imposer ses standards : agilité logicielle, rapidité d’itération, intégration poussée du digital et politiques agressives de prix.
📌 À retenir : Le coup d’avance chinois
- Performance extrême démocratisée : des chronos réservés jadis à quelques millionnaires accessibles pour le prix d’une berline premium.
- Avancées en logiciel et intégration numérique : l’éco-système Xiaomi crée une expérience utilisateur bien au-delà de la simple conduite.
- Coût/performance imbattable : la SU7 Ultra coûte cinq fois moins cher que certaines supercars occidentales qu’elle surpasse parfois sur piste.
- Industriel & qualité fabrication : la maîtrise chinoise des procédés (modulaires, batteries, matériaux composites) auge Ferrari à regarder de près, même dans le détail.
- Image de marque en mutation : la Chine n’est plus « l’usine du monde », mais entend rivaliser sur le plan de l’innovation.
🔬 Que peut apprendre Ferrari de la SU7 Ultra ?
Au-delà des chiffres de puissance, Ferrari s’intéresse moins à copier qu’à comprendre. Or, le passage à l’électrique bouleverse les fondamentaux : la sonorité mythique d’un V12, signature sensorielle de la marque, n’existe plus. Dans ce contexte, les critères de différenciation évoluent.
💡 Conseil d’expert
« Pour réussir son électrification, Ferrari doit non seulement atteindre l’excellence technique, mais surtout réinventer l’expérience émotionnelle à la sauce électrique. »
Objectifs potentiels du benchmarking :
- Optimisation de la plateforme : architecture batterie, gestion thermique, compacité de l’ensemble.
- Systèmes de contrôle moteur et vectorisation : examen du pilotage logiciel des 3 moteurs, partage de couples, équilibre.
- Gestion du poids et des matériaux : comment Xiaomi utilise la fibre de carbone pour allier légèreté et robustesse à coût maîtrisé.
- Ergonomie et interfaces digitales : cockpit connecté, expérience utilisateur, intégration maison/smartphone/voiture.
- Stratégie industrielle et modularité : capacité à industrialiser à grande échelle des solutions high-tech.
🏁 Ferrari face au défi d’une nouvelle ère
Pour les constructeurs historiques, l’enjeu n’est pas d’égaler la fiche technique chinoise à tout prix. Ferrari prépare, pour 2026, une première électrique très exclusive (probablement baptisée Elettrica), produite au compte-goutte, facturée autour de 500 000 € et développée dans une usine flambant neuve dédiée à l’électronique de puissance. L’Italien concentre ses efforts sur :
- L’expérience sensorielle et le sur-mesure client
- Le design émotionnel et le raffinement du châssis
- La préservation de la rareté et du prestige, et non la course au volume
Ferrari bâtit donc sa réponse sur son ADN et parie sur une électrification maîtrisée, en restant à l’écoute d’un marché chinois toujours plus influent, où ses positions sont fragilisées par la montée de la concurrence locale.
📊 Comparatif éclair : SU7 Ultra vs Ferrari électrique
Xiaomi SU7 Ultra | 1ère Ferrari électrique (2026) | |
---|---|---|
Accélération (0-100 km/h) | 1,98 s | (données attendues : <2,5 s) |
Prix de lancement (Europe) | ~64 000 € | >500 000 € |
Production | Volume élevé (Chine) | Limité, ultra-exclusif |
Expérience client | Ultra connectée | Sur-mesure, prestige, sensoriel |
Marché cible | Mass market haut de gamme | Ultra-luxe, collectionneurs |
Stratégie industrielle | Intégration tech rapide | Usine dédiée, contrôle total |
🌍 Vers un rééquilibrage des forces ?
La démarche de Ferrari, loin de menacer son prestige, témoigne d’une lucidité : l’innovation automobile ne connaît plus de frontière hégémonique. Le leadership asiatique en matière d’électrification devient impossible à ignorer, même pour les icônes européennes. Rester dans la course, demain, implique de s’inspirer des meilleurs — quitte à regarder du côté de ceux que l’on croyait hier encore inférieurs.
La révolution annoncée n’est peut-être pas seulement technique ou industrielle : elle est culturelle. Et, à l’évidence, le prochain chapitre de l’automobile mondiale s’écrira des deux côtés de la planète.