Alors que les instances européennes et les gouvernements des États membres redoublent d’efforts pour multiplier les infrastructures publiques de recharge, un haut responsable de BMW nage à contre-courant en indiquant que les bornes à domicile sont largement suffisantes. Il met en avant les conditions types d’utilisation des voitures électriques pour étayer ses propos.
Pour BMW, le succès de la voiture électrique ne serait pas dépendant du développement des infrastructures publiques de recharge, mais de la volonté des utilisateurs à posséder des bornes dans leurs foyers. C’est du moins ce qui ressort d’une récente intervention de Hebert Diess, un haut responsable de la compagnie, en marge du dernier Salon de l’automobile de Détroit. Installer des stations publiques « n’est pas vraiment très intéressant puisque la plupart des gens rechargent leurs voitures à la maison », a-t-il notamment expliqué. Ces déclarations de Diess sont basées sur des tests menés par BMW parmi les conducteurs de la Mini électrique et de la série 1 ainsi que sur son expérience personnelle avec l’i3. Il a révélé qu’en une année au volant de la citadine 100 % électrique, « pas une seule fois il n’a touché à un chargeur public ».
Courts trajets pour la plupart des conducteurs
De telles affirmations peuvent surprendre à une époque où l’insuffisance des stations de recharge est considérée comme l’un des obstacles majeurs à la vulgarisation des voitures électriques. Herbert Diess avance toutefois des arguments qui tiennent la route en mettant en avant que la plupart des conducteurs utilisent leurs véhicules électriques pour de courts trajets urbains, ce qui leur permet d’atteindre leur foyer avant d’épuiser l’autonomie de la batterie électrique. La recharge à domicile serait également plus confortable et évite aux utilisateurs l’anxiété liée à la disponibilité d’une borne publique. Ce responsable de BMW va même plus loin en déclarant préférer l’i3 sans le prolongateur d’autonomie. Ce dernier ne lui est pas vraiment utile pour ses déplacements urbains alors qu’il alourdit le véhicule et en augmente le prix d’achat et de fonctionnement.