Le futur du transport ferroviaire français se dessine peu à peu avec l’arrivée du train hybride. Mené par la SNCF et conçu par Alstom, ce nouveau moyen de transport écoresponsable s’apprête à faire son entrée dans la région d’Occitanie, suite à l’obtention des autorisations nécessaires pour transporter les voyageurs. Initialement, les lignes Mazamet-Toulouse et Rodez-Toulouse seront les premières à accueillir ce train, avant que celui-ci n’évolue dans les régions de la Nouvelle-Aquitaine, du Grand Est et du Centre-Val de Loire au cours de l’année 2024.
La SNCF et le virage écologique
Le train hybride s’inscrit dans une volonté plus large de la SNCF d’adopter des véhicules écologiques sur les lignes non électrifiées, qui constituent 40 % du réseau français. L’opérateur ferroviaire ambitionne d’abandonner totalement le diesel d’ici 2035 et d’atteindre zéro émission de CO2 d’ici 2050. Cette initiative n’est pas isolée puisque de nombreux partenaires industriels et certaines régions soutiennent également le développement du train hybride.
La SNCF envisage également l’utilisation de trains à hydrogène à partir de 2024/2025. Cependant, contrairement à l’hydrogène qui nécessite la construction de nouvelles rames, le train hybride requiert seulement une modification des rames thermiques Regiolis existantes. Le processus d’hybridation consiste à remplacer la moitié des moteurs thermiques par des systèmes de stockage d’énergie composés de batteries lithium-ion. Ces batteries sont alimentées par l’énergie générée par le freinage des trains, avec un taux de récupération atteignant 90 %.
Les atouts du train hybride
La technologie hybride permet une réduction de la consommation de carburant de 20 % sans affecter la capacité ou la vitesse du train, selon la SNCF et Alstom. De plus, le mode zéro émission, qui fonctionne uniquement sur batterie, offre une autonomie de 23 à 27 kilomètres. Bien que limité, ce mode est particulièrement utile en milieu urbain ou à quai, contribuant à réduire les émissions de CO2 et les nuisances sonores dans ces zones.
En outre, le train hybride promet également des coûts d’entretien et de maintenance moins élevés pour les régions qui exploitent et financent ces trains, comparativement aux rames 100 % diesel. Cette économie potentielle pourrait inciter davantage de régions à adopter cette technologie, déterminant ainsi l’avenir du rail en France. Cette expérience en Occitanie pourrait bien servir de modèle pour le reste du pays, ouvrant la voie à une transition vers des moyens de transport plus verts et plus durables. Selon la SNCF, 230 rames diesel régionales Regiolis d’Alstom pourraient être transformées en trains hybrides.
Ainsi, en Occitanie, les premiers tests semblent concluants. Avec un taux de récupération de l’énergie au freinage supérieur à 90%, le train hybride conserve l’autonomie du modèle initial jusqu’à 1000 kilomètres sur les lignes non-électrifiées. De quoi encourager d’autres régions à suivre cet exemple.
Vers un futur plus vert pour le rail
Au-delà de l’Occitanie, d’autres régions partenaires du projet, notamment la Nouvelle-Aquitaine et le Grand Est, pourraient également envisager l’hybridation de leurs rames. Face à l’enjeu environnemental, il est clair que les régions ont un rôle clé à jouer dans la détermination de l’avenir du rail en France.
En somme, le train hybride d’Alstom et de la SNCF promet une transition plus verte pour les transports en commun en France. C’est une nouvelle étape vers un avenir plus durable, où l’innovation technologique et l’engagement environnemental se conjuguent pour offrir un service de qualité tout en respectant notre planète.