En bref:
- En 2035, seuls les véhicules de moins de 3,5 tonnes sans émissions de gaz à effet de serre seront autorisés à la vente en Europe.
- La voiture électrique a une empreinte carbone inférieure à celle des voitures thermiques, mais sa fabrication a des conséquences environnementales.
- L’approvisionnement en métaux stratégiques pour les batteries des voitures électriques pose des défis en termes de disponibilité et d’approvisionnement.
L’Europe fait le pas vers la mobilité électrique
En mars dernier, l’Union Européenne a adopté une résolution radicale : dès 2035, seuls les véhicules de moins de 3,5 tonnes qui ne dégagent pas de gaz à effet de serre seront autorisés à la vente sur son territoire. Cette décision exclut la possibilité de commercialiser des véhicules fonctionnant avec des carburants synthétiques, en raison de leur coût élevé de production. Cette déclaration a provoqué une onde de choc parmi les constructeurs automobiles européens ainsi que les automobilistes.
La voiture électrique : une solution aux défis environnementaux ?
L’Union européenne a pour objectif de compter 30 millions de véhicules électriques en circulation d’ici 2030. Cependant, de nombreux mythes persistent autour de ces véhicules, notamment concernant leur autonomie, leur impact écologique et la disponibilité de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Il est communément admis que la voiture électrique est non polluante. Cependant, cette affirmation mérite d’être nuancée. Si ces véhicules ne rejettent pas de gaz à effet de serre lors de leur utilisation, leur fabrication n’est pas sans conséquences pour l’environnement. En effet, l’extraction des métaux nécessaires à la fabrication des batteries et les procédés chimiques utilisés sont sources d’émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, il est à noter que l’empreinte carbone de ces véhicules reste inférieure à celle des voitures thermiques dans la plupart des cas.
L’importance des métaux stratégiques
Les batteries lithium-ion, actuellement majoritairement utilisées dans les voitures électriques, nécessitent l’extraction de 21 tonnes de minerais pour leur fabrication. Parmi ces minerais, le cobalt et le lithium sont particulièrement stratégiques. Leur extraction est concentrée dans certaines régions du globe, ce qui pose des défis en termes de disponibilité et d’approvisionnement.
Afin de faire face à l’augmentation attendue de la demande en lithium, qui pourrait être multipliée par sept d’ici à 2030, l’Europe a annoncé plusieurs projets miniers, notamment en France. Cependant, selon le Boston Consulting Group, l’offre de lithium pourrait être insuffisante pour répondre à la demande projetée pour 2030 et 2035.
Le défi de la transition vers l’électrique
L’annonce de la transition vers l’électrique n’est pas sans soulever des inquiétudes. Les constructeurs chinois, spécialisés dans les véhicules électriques à bas coût, pourraient profiter de cette transition pour s’implanter sur le marché européen. Par ailleurs, l’arrêt des subventions à l’achat de véhicules électriques pourrait entraîner un effondrement du marché.
La voiture électrique représente également un défi budgétaire. Jusqu’à présent, les taxes sur les carburants contribuaient fortement au budget de l’État. Avec la transition vers l’électrique, ces recettes pourraient diminuer, nécessitant une réorganisation du budget.
Un avenir incertain pour la voiture électrique
Malgré ces défis, l’avenir de la voiture électrique semble assuré, à condition que les problèmes d’approvisionnement en métaux stratégiques soient résolus et que les infrastructures de recharge soient développées. L’Europe a pris une décision audacieuse en faveur de la mobilité électrique. Seul l’avenir nous dira si ce pari s’avère gagnant.