En bref:
- Fixer le prix des voitures électriques à 25 000 € pourrait favoriser leur adoption par le grand public.
- La baisse du prix des batteries est un facteur clé pour rendre les voitures électriques plus abordables.
- La croissance des ventes de voitures électriques pourrait atteindre une part de marché de 62 % à 86 % d’ici 2030.
Un prix attractif pour favoriser l’adoption des voitures électriques
Selon Julia Poliscanova, responsable des chaînes d’approvisionnement en véhicules et en mobilité chez Transport & Environment (T&E), le passage à l’électrique est freiné par le coût élevé des véhicules. Fixer le prix des voitures électriques à 25 000 € pourrait être un levier majeur pour leur adoption par le grand public. De nombreux constructeurs, dont Renault avec sa future R5 électrique, Volkswagen avec la ID.2 attendue, Stellantis avec les modèles Citroën ë-C3 et Fiat Panda électrique, et même Opel, songent à cet objectif pour leurs prochaines citadines électriques.
Actuellement, seule la Dacia Spring est proposée en Europe à un prix inférieur à ce seuil, hors bonus. Cependant, sa conception moins moderne et sa production en Chine, qui pourrait la priver du bonus écologique en France à partir de 2024, sont des freins à son adoption.
Un défi de taille pour les constructeurs
L’objectif de proposer une voiture électrique de segment supérieur (citadine polyvalente), produite en Europe et vendue moins de 25 000 € d’ici 2025, est un défi de taille. Selon T&E, cela serait possible si le scénario le plus optimiste qu’elle a élaboré se réalise, pour une voiture dont l’autonomie serait comprise entre 250 et 300 km.
La baisse du prix des batteries, un facteur clé
Une étude récente souligne l’impact de la baisse du prix des batteries sur les coûts des voitures électriques. En effet, la batterie représente près de 40 % du prix d’une voiture électrique. Cette étude prévoit que le coût des batteries sera divisé par deux au cours de cette décennie, passant de 151 dollars par kWh (environ 140 euros) en 2022, à entre 60 et 90 dollars par kWh (entre 57 et 83 euros). Ceci devrait rendre les voitures électriques aussi « abordables » que les voitures thermiques sur tous les marchés d’ici 2030.
Une augmentation constante des ventes de voitures électriques
La croissance rapide des modèles électriques en Europe et en Chine pourrait entraîner une multiplication par six des ventes de voitures électriques d’ici 2030, pour atteindre une part de marché comprise entre 62 % et 86 % des ventes. En juillet, les ventes de véhicules zéro émission au sein de l’Union européenne ont augmenté de près de 61 % par rapport à la même période en 2022, représentant 13,6 % de l’ensemble des ventes de voitures. Cependant, cette croissance n’est pas homogène dans tous les pays européens.
La concurrence chinoise, un défi pour les constructeurs européens
Face à la montée en puissance de la mobilité électrique, les constructeurs européens doivent rendre les voitures électriques accessibles tout en préservant leur compétitivité face à la concurrence chinoise. En effet, la Chine, pionnière dans l’électrification depuis près d’une décennie, combine une avance technologique significative avec un coût de main-d’œuvre compétitif. Par ailleurs, les gouvernements européens encouragent les constructeurs à rendre la mobilité électrique accessible, en prévision d’une interdiction progressive des nouveaux véhicules thermiques ou hybrides d’ici 2035.
Les stratégies des constructeurs européens
Les constructeurs européens sont en train de réduire leurs coûts de production pour proposer des modèles électriques plus abordables. Par exemple, Volkswagen envisage une ID.2 à moins de 25 000 € d’ici 2025, et une version à moins de 20 000 € en 2027. De son côté, Stellantis mise sur la Citroën C3 électrique, tandis que Renault prévoit de lancer la citadine R5 à un prix inférieur à 30 000 €.
La France mise sur la location de voitures électriques
En France, le gouvernement envisage une offre de location de voitures électriques « à prix accessibles », avec un objectif de 100 euros par mois sous conditions de ressources. La France explore également des mécanismes pour favoriser les véhicules électriques nationaux en utilisant un « score environnemental », qui pourrait mettre en avant les véhicules produits localement, réduisant ainsi leur empreinte carbone.
Le chemin vers des voitures électriques abordables est semé d’embûches, mais la transition est en marche. Les constructeurs, les gouvernements et les consommateurs devront travailler de concert pour atteindre ces objectifs ambitieux.