Malgré l’électrification, la baisse des émissions de CO2 dans l’automobile est freinée par divers facteurs

Un constat désappointant

Malgré les avancées technologiques et l’émergence de véhicules électriques, les émissions de CO2 provenant de l’automobile en France restent globalement stables depuis une décennie. Selon un récent rapport publié par le Service des données et études statistiques du Ministère du Développement durable, plusieurs éléments contribuent à cette situation stagnante.

Des restrictions de circulation profitables

Les mesures restrictives mises en place pour limiter la propagation du Covid-19 en 2020, notamment les confinements et couvre-feux, ont entraîné une diminution significative des émissions de CO2 liées à l’automobile, avec une baisse de 17%. Cependant, ces émissions ont rebondi en 2021, bien qu’elles restent en dessous des niveaux pré-pandémiques. Avant cette période exceptionnelle, les émissions de CO2 liées à l’automobile avaient augmenté de 0,8% entre 2012 et 2019.

Une flotte de véhicules en expansion et vieillissante

Le nombre de voitures sur les routes françaises a continué de croître, passant de 35,5 millions à 38,8 millions entre début 2012 et début 2022. Cette augmentation de la flotte automobile, deux fois plus rapide que celle de la population adulte, a été légèrement compensée par une réduction du nombre de kilomètres parcourus par voiture. Néanmoins, la circulation totale a augmenté de 3,8% sur cette période, anéantissant les progrès réalisés en termes de réduction des émissions de CO2 par kilomètre parcouru.

Le vieillissement du parc automobile a également joué un rôle dans cette stagnation des émissions. L’âge moyen d’une voiture en France est passé de 9,1 ans en 2012 à 10,5 ans en 2022. Les voitures mises en circulation il y a plus de 25 ans roulent moins, mais émettent davantage de CO2. En 2021, les voitures fonctionnant à l’essence ou au diesel (hors hybrides) de moins de 2 ans émettaient en moyenne 154 gCO2/km, contre 180 gCO2/km pour celles de plus de 25 ans.

Les voitures à essence en progression

Depuis le scandale du « dieselgate » en 2015, les voitures à essence ont gagné du terrain. Elles représentaient 30% des distances parcourues en 2021, contre 24% en 2012. Si ce phénomène a permis de réduire la pollution locale, il a en revanche eu un impact négatif sur les émissions de CO2, les moteurs à essence émettant jusqu’à 25% de gaz à effet de serre de plus que leurs homologues diesel, à poids, puissance et âge équivalents.

Une montée en puissance lente des véhicules hybrides et électriques

Les véhicules hybrides et électriques ont mis du temps à s’imposer sur le marché. Ils n’ont commencé à occuper une place significative qu’à partir de 2020, et représentent aujourd’hui moins de 5% du parc automobile total. Cette lenteur d’adoption est due à la durée de renouvellement du parc automobile, qui est assez longue.

Le rôle des SUV

Souvent pointés du doigt pour leur impact environnemental, les SUV sont également mis en cause dans ce rapport. Ces véhicules, qualifiés de « hauts » lorsqu’ils dépassent 1,55 m, représentaient 32% du parc automobile en 2022, contre 21% dix ans plus tôt. Le poids moyen d’une voiture en France a également augmenté, passant de 1,29 tonne en 2012 à 1,33 tonne en 2022. Ces facteurs auraient dû entraîner une augmentation des émissions de CO2 par kilomètre parcouru, mais ce n’a pas été le cas.

En effet, l’étude révèle que l’émission de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru a diminué, malgré l’augmentation du poids moyen des voitures et la popularité croissante des SUV. Cette situation paradoxale pourrait être due au fait que les voitures familiales et routières sont de moins en moins populaires, remplacées par des modèles plus compacts et économes en énergie.

La nécessité d’une transition vers l’électrique

La situation actuelle met en évidence la nécessité d’accélérer la transition vers des véhicules plus écologiques. Des constructeurs comme Jeep ont déjà commencé à répondre à cette tendance en proposant des modèles 100% électriques, spécifiquement conçus pour le marché européen. Ces véhicules, comme le modèle Avenger de Jeep, répondent aux critères d’éligibilité pour bénéficier du bonus écologique, un argument de poids pour les consommateurs soucieux de l’environnement.

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