En bref:
- Les retards de livraison du Tesla Semi ébranlent la confiance des entreprises clientes.
- Les promesses non tenues et les délais repoussés suscitent des frustrations et remettent en question la stratégie de décarbonation des entreprises.
- Elon Musk tente de reprendre en main la production pour redresser la barre et restaurer la réputation de Tesla.
Depuis l’annonce fracassante du Tesla Semi en 2017, les attentes étaient immenses pour ce camion électrique révolutionnaire. Pourtant, près de 7 ans plus tard, les retards de livraison s’accumulent, mettant à rude épreuve la patience des entreprises clientes qui avaient placé leur confiance dans la vision d’Elon Musk.
Promesses non tenues et délais repoussés
Le lancement du Tesla Semi était initialement prévu pour 2019, mais cette échéance a rapidement été repoussée à 2021, puis encore reculée. En 2022, Elon Musk évoquait des problèmes d'approvisionnement en batteries comme principale cause des retards. Aujourd’hui, en 2024, seule une poignée de Semi ont été livrés à quelques clients triés sur le volet.
PepsiCo, qui avait commandé 100 camions électriques dès 2017, n’en a reçu que 36 à ce jour. Quant à la société norvégienne ASKO, elle attend toujours la livraison des 10 Semi promis. Une situation pour le moins frustrante pour ces entreprises pionnières, qui espéraient réduire leur empreinte carbone grâce à l’innovation de Tesla.
Répercussions sur la stratégie et la réputation
Face à ces retards interminables, les entreprises clientes se retrouvent dans une impasse. Certaines, comme PepsiCo, ont dû se rabattre sur des camions électriques de moindre autonomie proposés par Scania et Volvo, faute de mieux. D’autres remettent en question leur stratégie de décarbonation, voyant leurs plans contrariés par l’incapacité de Tesla à tenir ses engagements.
Mais au-delà des enjeux opérationnels, c’est la réputation même de Tesla qui est en jeu. L’entreprise, qui s’était positionnée comme le fer de lance de la mobilité électrique, peine désormais à convaincre de sa fiabilité. Les retards à répétition du Semi, couplés aux récentes difficultés de production et aux licenciements massifs, sèment le doute quant à la capacité de Tesla à répondre à la demande.
Vers une reprise en main de la production ?
Conscient des dégâts causés par ces retards, Elon Musk semble vouloir reprendre les choses en main. Lors de la récente livraison des premiers Semi à PepsiCo, le fantasque patron de Tesla a reconnu les "turbulences des cinq dernières années" et présenté ses excuses pour le retard. Une humilité rare de la part du milliardaire, qui laisse entrevoir une volonté de redresser la barre.
Reste à savoir si Tesla parviendra à résoudre les problèmes de production et d’approvisionnement en batteries, notamment avec les nouvelles cellules 4680 promises pour 2024. L’entreprise table sur une production de 50 000 Semi d’ici la fin de l’année, un objectif ambitieux qui reste à confirmer.
En attendant, les entreprises clientes devront faire preuve de patience. Certaines, comme PepsiCo, continuent de croire en la vision de Tesla et entendent déployer progressivement leurs Semi livrés. D’autres, lassées par les promesses non tenues, pourraient bien se tourner vers des alternatives plus fiables, au risque d’écorner durablement l’image de pionnier de Tesla dans le secteur des poids lourds électriques.