En bref:
- Le marché des batteries de voitures électriques connaît une croissance florissante grâce à la demande croissante de véhicules électriques.
- Un projet breton appelé ABR vise à donner une seconde vie aux batteries usagées en les transformant en solution de stockage d’énergie.
- Les coûts des batteries devraient baisser de moitié d’ici 2030, les rendant aussi accessibles que les voitures à combustibles fossiles.
Une nouvelle ère pour l’automobile électrique
Avec l’accroissement de la demande en véhicules électriques, un futur florissant se dessine pour le marché des batteries. Celles-ci, autrefois considérées comme des éléments accessoires, sont désormais au cœur de l’évolution de l’industrie automobile. Les modèles électriques, qui représentent à ce jour près de 15 % des ventes de voitures neuves, promettent un potentiel conséquent de batteries en fin de vie.
Le projet ABR : une seconde vie pour les batteries usagées
Une entreprise bretonne, Entech, spécialisée dans le stockage d’énergies renouvelables, se prépare à accueillir cet afflux de batteries. Son initiative, baptisée Automative Batteries Reuse (ABR), envisage une valorisation des batteries de voitures électriques usagées en les transformant en solution de stockage d’énergie. Ce projet, doté d’un budget de plus d’un million d’euros sur deux ans, est encore en phase de développement. Les batteries lithium-ion de modèles Citroën C3 ou Peugeot 208 seront soumises à un vieillissement accéléré sur les bancs tests de l’université de Lorient. L’objectif : étudier la capacité de ces batteries à passer d’un usage de mobilité à un usage de stockage stationnaire de l’électricité.
Le marché des batteries : domination chinoise et concurrence accrue
Pendant ce temps, en Asie, deux géants chinois se disputent la première place du marché des batteries pour voitures électriques. CATL (Contemporary Amperex Technology) conserve son leadership avec 132,9 GWh de batteries livrées entre janvier et juillet 2023. La marque chinoise BYD, en plein essor, occupe la deuxième place du classement avec 58,1 GWh de batteries livrées durant la même période. Ces chiffres témoignent d’une demande en constante évolution, avec 362,9 GWh de batteries nécessaires pour les voitures électriques, en hausse de 49,2 % par rapport à l’année précédente.
Une baisse des coûts prévue pour les batteries
L’autre bonne nouvelle concerne les coûts des batteries. Selon une étude du cabinet RMI (Rocky Mountain Institute), ceux-ci pourraient être divisés par deux d’ici 2030, passant de 151 dollars par kilowattheure (kWh) en 2022 à une fourchette de 60 à 90 dollars par kWh à l’horizon 2030. Cette baisse de prix, rendue possible par des investissements dans de nouveaux composants chimiques, matériaux et logiciels, rendrait les véhicules électriques aussi accessibles à l’achat que les voitures à combustibles fossiles.
Une croissance exponentielle des ventes de véhicules électriques
Le marché des véhicules électriques connaît une croissance rapide, notamment en Europe et en Chine. L’institut RMI estime que les ventes de véhicules électriques pourraient être multipliées par six d’ici 2030, atteignant une part de marché de 62% à 86% des ventes. Une prévision soutenue par une hausse de près de 61% des ventes de véhicules électriques dans l’Union européenne en juillet par rapport à juillet 2022.
Un environnement réglementaire favorable
L’évolution réglementaire joue également en faveur de la voiture électrique. L’Union européenne envisage d’interdire la vente de nouveaux modèles à énergie fossile à partir de 2035. Aux États-Unis, bien que le pays n’ait pas encore fixé de date, certains États, comme la Californie et New York, envisagent également 2035 comme échéance pour la commercialisation exclusive de modèles à zéro émission.
L’essor de l’automobile électrique et le développement de solutions innovantes pour le recyclage des batteries marquent le début d’une nouvelle ère pour l’industrie automobile. Un avenir où l’électricité et le développement durable seront les maîtres mots.