En bref:
- La marque chinoise de véhicules électriques Avatr se prépare à entrer sur le marché européen, défiant les leaders du secteur tels que Tesla et Renault.
- Avatr prévoit de construire une usine en Allemagne pour produire localement ses véhicules et contourner les restrictions des aides écologiques.
- Les importations de voitures électriques chinoises font l’objet d’une enquête de la Commission européenne sur les subventions illégales, suscitant des tensions avec la Chine.
Avatr, une marque chinoise en route pour l’Europe
Avatr, une marque de véhicules électriques émanant d’une collaboration entre Huawei, CATL et Changan, se prépare à faire une entrée fracassante sur le marché européen. Après avoir fait sensation lors du salon de Munich, Avatr se positionne comme un concurrent sérieux face aux leaders du marché tels que Tesla, MG ou encore Renault. L’arrêt des aides écologiques pour les véhicules importés d’Asie ne semble pas freiner ses ambitions.
Avant de conquérir le marché européen, Avatr lancera une gamme de véhicules électriques en Asie et au Moyen-Orient dès 2024, dont le SUV 11 et la berline 12 seront les figures de proue. Ces lancements permettront à la marque de tester son attractivité avant de se lancer sur le Vieux Continent.
L’évolution des bonus écologiques en Europe
Le marché européen des véhicules électriques est l’un des plus importants au monde. Face à l’arrivée massive de constructeurs asiatiques, les politiques cherchent à réglementer l’accès aux aides. Ainsi, à partir de 2024, le bonus écologique deviendra plus strict, prenant en compte le lieu et le mode de production des voitures électriques. En conséquence, les véhicules électriques assemblés en Chine ou produits grâce à une usine de charbon ne bénéficieront plus de ces aides.
Avatr, une stratégie adaptée au marché européen
Avatr a trouvé une solution à ce défi. Dès son arrivée en Europe prévue en 2026, le constructeur chinois prévoit de construire une usine flambant neuve sur le sol européen, plus précisément en Allemagne. Cette stratégie permettrait à Avatr de contourner l’obstacle des aides écologiques en produisant localement ses véhicules. De plus, la gamme de voitures proposée par Avatr sera renforcée par plusieurs SUV et une berline pour concurrencer les BMW i4 et Tesla Model 3.
Les subventions chinoises, un sujet controversé en Europe
La présence grandissante de marques chinoises de voitures électriques en Europe soulève des questions. La Commission européenne a récemment ouvert une procédure antisubventions concernant les importations de véhicules électriques à batterie neufs depuis la Chine. Selon elle, ces importations bénéficieraient de subventions des autorités chinoises. Ces subventions se traduiraient par des prix de vente inférieurs à ceux de l’industrie de l’UE, exerçant une pression sur les ventes, les parts de marché et les marges bénéficiaires de l’Union.
Ces subventions prennent diverses formes, telles que des transferts directs de fonds, des recettes publiques abandonnées ou non perçues, ou encore la fourniture de biens ou de services à un coût inférieur à leur valeur réelle. En réponse à ces pratiques, la Commission européenne a lancé une enquête qui pourrait durer jusqu’à 13 mois. Des mesures provisoires pourraient être adoptées dans les neuf mois si le danger est jugé réel pour l’économie européenne.
Pékin réagit face aux accusations de subventions illégales
La Chine, de son côté, a dénoncé la démarche de l’Europe, la qualifiant de protectionniste et mettant en garde contre un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Union européenne. En dépit de ces tensions, Avatr semble déterminée à poursuivre son expansion en Europe, prouvant une fois de plus l’importance croissante des constructeurs chinois sur le marché mondial des véhicules électriques.