En bref:
- Le rétrofit électrique est autorisé en France depuis 2020 et offre une alternative pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sans acheter un nouveau véhicule.
- L’objectif est de rétrofiter près de 74 000 voitures particulières et 120 000 véhicules utilitaires d’ici à 2028.
- Le rétrofit peut être réalisé sur des véhicules spéciaux tels que les dépanneuses, les camping-cars et les véhicules accessibles aux personnes en fauteuils roulants.
Le rétrofit électrique, une solution écologique en plein essor
Depuis 2020, le rétrofit électrique, c’est-à-dire la transformation d’un véhicule thermique en véhicule électrique, hybride ou fonctionnant au biogaz, est autorisé en France. Si cette pratique reste encore peu répandue, elle offre une alternative intéressante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sans nécessiter l’achat d’un nouveau véhicule. Trois arrêtés gouvernementaux récemment publiés devraient faciliter la commercialisation de ces kits de transformation, rendant cette option de plus en plus attractive pour les automobilistes.
Comprendre le rétrofit électrique
Le rétrofit électrique consiste à modifier le système de motorisation d’un véhicule thermique pour le transformer en véhicule électrique, hybride rechargeable ou à combustible hydrogène. Cette opération technique est réalisée grâce à un kit de motorisation compatible. Selon l’Association des Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique (AIRe), entre 1 000 et 2 000 véhicules, incluant les deux-roues, ont été rétrofités en 2023.
Potentiel du rétrofit électrique
L’objectif à moyen terme est de rétrofiter près de 74 000 voitures particulières et deux-roues d’ici à 2028. L’ambition est encore plus grande pour les véhicules utilitaires, avec une cible de 120 000 unités, dont plus de 2 000 poids lourds.
Le rétrofit électrique n’a pas vocation à remplacer la vente de véhicules électriques neufs, mais à compléter l’offre existante. Comme l’indique le ministère de la Transition énergétique, le rétrofit peut s’avérer particulièrement utile pour certains profils d’usagers, comme les transporteurs ou les artisans effectuant des trajets de 50 à 100 kilomètres dans des zones à faibles émissions (ZFE).
Quels véhicules peuvent être rétrofités ?
Si le marché du rétrofit a débuté avec les voitures anciennes telles que la Renault R5, la 4L ou la 2CV Citroën, il concerne aujourd’hui des modèles plus récents comme le bus Crossway d’Iveco, l’utilitaire Trafic de Renault, le cyclomoteur 103 de Peugeot et bientôt les modèles Clio et Twingo. Une dizaine de kits de motorisation alternative ont déjà été homologués et une trentaine d’autres devraient suivre prochainement.
Depuis mardi, il est également possible de réaliser du rétrofit sur des véhicules spéciaux tels que les dépanneuses, les camping-cars, les véhicules accessibles aux personnes en fauteuils roulants et les grues mobiles.
Sécurité et homologation du rétrofit
La conversion d’un véhicule à l’électrique nécessite une homologation, car elle modifie certaines caractéristiques du véhicule, notamment son poids. En effet, si le moteur électrique est plus léger que son équivalent thermique, les batteries sont en revanche beaucoup plus lourdes. Des essais sont donc nécessaires pour vérifier la conformité de la conversion, notamment en ce qui concerne la tenue de route, la suspension et le freinage. Depuis mardi, ces essais ont été facilités par de nouveaux décrets, permettant ainsi d’accélérer le processus d’homologation.
Le rétrofit, uniquement électrique ?
Non, le rétrofit ne se limite pas à l’électrique. Il est également possible d’équiper sa voiture ou sa camionnette avec un kit au gaz GNV ou GPL, ou encore de réaliser un rétrofit hybride, hybride rechargeable ou à hydrogène thermique. Les entreprises réalisant la conversion n’ont plus besoin de demander l’avis technique du constructeur pour les véhicules de plus de cinq ans, ce qui facilite grandement la procédure.
Le rétrofit, où et comment ?
Le rétrofit est généralement proposé par des petites entreprises spécialisées, bien que l’offre soit encore limitée pour la conversion au gaz. Une vingtaine d’entreprises adhèrent à l’AIRe, qui a rejoint au printemps le syndicat des professionnels de l’automobile Mobilians. De plus en plus d’acteurs apparaissent sur le marché, mais la couverture du territoire reste encore incomplète.
Le rétrofit électrique est une solution transitoire intéressante pour les personnes hésitant à changer de véhicule, et qui préfèrent conserver leur véhicule thermique plus longtemps, tout en souhaitant réduire leur impact environnemental.