Le vélo électrique s’installe dans les habitudes des Français

En bref:

  • L’étude révèle une augmentation de l’adoption du vélo électrique en France, notamment à Paris où les trottinettes électriques ont été interdites.
  • Les femmes représentent une part croissante des utilisateurs de vélos électriques.
  • Le vélo électrique a conduit à une diminution de l’utilisation de la voiture, avec certains abonnés renonçant même à en posséder une.

Une étude récente met en lumière l’adoption croissante du vélo électrique

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et l’Association des Acteurs du vélo public (AVVP) ont collaboré pour réaliser une étude inédite. Leurs conclusions mettent en lumière l’intégration grandissante du vélo à assistance électrique (VAE) dans le quotidien des Français. Cette tendance s’est notamment illustrée à Paris, où l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service a dirigé les usagers vers les offres de VAE. De fait, le rapport Lime a révélé une multiplication par deux des trajets effectués en VAE entre août et septembre 2023.

Une image précise de l’usage du vélo en France

Cette nouvelle étude, la première du genre, est basée sur les données de 168 gestionnaires de services et les réponses de plus de 4 500 usagers. Elle offre ainsi un aperçu inédit de l’offre et des impacts des services de location de vélos en France. Voici quelques chiffres clés à retenir :

  • La France compte environ 940 000 abonnés à des offres de location de vélos à long terme ou en libre-service.
  • 133 000 vélos en location circulent actuellement (2/3 en location longue durée, 1/3 en libre-service).
  • Le parc de vélos électriques a fortement augmenté : de 3 000 en 2015, il est passé à 85 000 aujourd’hui.
  • 49 % des répondants ont repris l’habitude de faire du vélo régulièrement dans leur temps libre grâce à ces services.

Les femmes et le vélo électrique : une relation en pleine croissance

L’étude a également révélé une augmentation significative de l’adoption du vélo électrique par les femmes pour leurs trajets quotidiens. Elles représentent désormais 62 % des abonnés pour la location longue durée et 44 % des utilisateurs en libre-service. Les principales motivations évoquées par les utilisateurs sont l’envie d’une mobilité plus écologique, les bienfaits sur la santé et le faible coût du vélo.

Le vélo électrique, une alternative à la voiture

L’une des découvertes les plus marquantes de ce rapport est la diminution de l’utilisation de la voiture en faveur du vélo. En effet, 49 % des abonnés à des offres de location de vélos en libre-service ou à long terme ont significativement réduit leur utilisation de la voiture. Plus impressionnant encore, 10 % d’entre eux ont même renoncé à acheter ou ont vendu leur voiture, considérant leur abonnement vélo suffisant pour leurs déplacements.

Des obstacles à la transition énergétique

Malgré l’engouement croissant pour le vélo électrique, plusieurs obstacles freinent la transition énergétique. L’étude menée par l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) souligne que les conditions économiques actuelles n’incitent pas tous les ménages à investir dans des alternatives plus écologiques, comme la voiture électrique ou la rénovation thermique de leur logement. L’investissement initial dissuasif et le reste à charge, même avec un prêt à taux zéro, sont souvent trop importants pour les ménages modestes et les classes moyennes.

Des solutions pour favoriser la transition énergétique

Malgré ces obstacles, l’étude suggère plusieurs pistes pour améliorer les onze programmes d’aide actuels, notamment en matière de rénovation et de mobilité électrique. L’argent public couvre actuellement 25 % à 60 % de l’investissement, selon les barèmes. Ces aides, de plus en plus indexées sur les revenus, sont environ deux fois plus élevées pour les ménages modestes que pour les ménages aisés. Néanmoins, des effets de seuil peuvent brouiller la prise de décision pour une moitié de la population, ceux qui ne sont ni pauvres ni riches.

La rentabilité des véhicules électriques en question

Concernant les voitures électriques, l’étude soulève un point crucial : lorsqu’on compare l’achat d’une petite voiture électrique neuve standard à la conservation d’une vieille voiture à essence, cet investissement ne serait rentable sur 20 ans pour aucun ménage. Cet aspect financier est un frein majeur à la transition énergétique et doit être pris en compte dans les politiques de soutien à la mobilité durable.

La transition vers une mobilité plus écologique est un enjeu majeur. Il est donc essentiel de continuer à explorer et à promouvoir des solutions innovantes, accessibles et durables pour tous. Le vélo électrique, avec son adoption croissante, semble être une piste prometteuse.

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