Leasing social : vers une voiture électrique à 100€ par mois pour les ménages modestes

La promesse d’Emmanuel Macron de proposer un leasing social à 100€ par mois pour les ménages modestes souhaitant rouler en voiture électrique avance. Le projet, relancé dans la feuille de route d’Élisabeth Borne fin avril, prévoit « la mise en place du leasing social cet automne avec de premières livraisons de véhicules en 2024 ». Afin de tenir ce calendrier, les discussions se poursuivent cette semaine avec les constructeurs et sociétés de leasing qui fournissent les flottes de véhicules et qui seront amenés à gérer les modèles concernés par la réforme.

Actuellement, seulement 1% du parc automobile français est électrique, avec un objectif de 15% en 2030. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement vise les ménages modestes. Le plafond de revenus des foyers qui pourront bénéficier d’une aide mensuelle de 100€ par mois n’est pas encore déterminé, mais selon Les Echos, les Français visés seront ceux qui en ont le plus besoin, par leurs revenus, ou par leur usage. Les gros rouleurs, comme les infirmières libérales citées par Emmanuel Macron, seront ciblés.

Si le planning est respecté, les premières commandes pourront être passées avant la fin de l’année pour une livraison en 2024. Le plan prévoit de s’appliquer sur les voitures dont la construction a le bilan carbone le moins élevé possible, privilégiant ainsi les voitures françaises comme la Peugeot i208, ou les futures Citroën iC3 et Renault 5. Un objectif carbone excluant de fait les voitures chinoises, puisqu’en Chine, l’énergie qui permet de produire les véhicules repose encore largement sur le charbon.

La mise en place du leasing social n’est pas sans difficultés. En effet, les prix des voitures neuves ont flambé ces derniers mois, avec une augmentation de 18% en 2022 selon le cabinet Roland Berger. De plus, le coût de la location a également augmenté en raison des intérêts liés à la politique de la BCE. Ainsi, il sera difficile de proposer des locations à 100€ par mois pour des voitures électriques européennes, étant donné que leur coût d’achat est déjà 10.000 euros plus cher que leur équivalent thermique.

Pour rendre ce dispositif viable, il faudra probablement subventionner fortement les locations. L’une des idées évoquées est de faire payer un premier loyer par la caisse des dépôts (l’État) et ensuite 100 euros par mois pour les personnes éligibles. Les loueurs auraient la mission de gérer le parc de véhicules, et il resterait à convaincre les constructeurs en leur garantissant un volume minimum de voitures commandées par l’État pour faire baisser les coûts de production.

Les constructeurs automobiles souhaitent quant à eux négocier des volumes garantis de commandes. La discussion avec le gouvernement est complexe, car il faudra s’assurer qu’il y aura une offre industrielle en face du dispositif et que les industriels européens seront capables d’y répondre par appel d’offres. En outre, le gouvernement doit négocier avec les constructeurs et acheter les véhicules qui seront proposés ensuite aux ménages. De grandes entreprises de leasing devront répondre à un appel d’offres et seront reçues la semaine prochaine pour une présentation du dispositif.

La mise en place du leasing social est donc un défi pour le gouvernement et les acteurs du secteur automobile, mais elle représente également une opportunité pour accélérer la transition vers la mobilité électrique et atteindre les objectifs fixés pour 2030.

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