Le constructeur automobile japonais Toyota continue de croire en sa technologie hybride et ne souhaite pas privilégier l’électrique à tout prix. Un récent document envoyé par Toyota à ses concessionnaires américains révèle que la marque prévoit une augmentation de ses ventes de véhicules hybrides dans un futur proche, plutôt que ses voitures électriques ou hybrides rechargeables.
Une stratégie diversifiée
Malgré l’annonce du lancement de dix nouveaux modèles 100 % électriques d’ici 2026, Toyota ne veut pas abandonner ses véhicules thermiques et hybrides. Le constructeur japonais s’engage à offrir une gamme complète de véhicules électrifiés pour permettre à tous ses clients de réduire leur empreinte carbone. Toyota a également annoncé son objectif d’atteindre la neutralité carbone pour ses usines d’ici 2035 et sur l’ensemble de ses produits avant 2050. De son côté, la division premium Lexus prévoit de passer au 100 % électrique d’ici 2035.
Toyota met en avant trois obstacles majeurs qui empêchent l’adoption en masse des voitures électriques aux États-Unis :
- La rareté des matières premières : plus de 300 nouvelles mines de lithium, cobalt, nickel et de graphite seraient nécessaires pour répondre à la demande de production de voitures électriques d’ici 2035, et l’industrie minière pourrait ne pas être en mesure de suivre cette demande croissante.
Les faiblesses de l’infrastructure de recharge : seulement 12 % des points de recharge publics sont rapides, et pour atteindre les objectifs gouvernementaux en matière de voiture électrique, il faudrait 1,2 million de bornes de recharge publiques d’ici 2030, en plus des 28 millions de bornes à domicile. Cela équivaut à mettre en service 400 nouveaux points de recharge par jour.
Le prix des voitures électriques : plus élevé que celui des voitures thermiques, sans compter le coût de l’installation d’une borne de recharge à domicile.
La règle du 1:6:90
Pour répondre à ces défis, Toyota met en avant sa règle du 1:6:90, qui stipule que pour produire une seule voiture électrique, il faudrait utiliser l’équivalent en matières premières de six voitures hybrides rechargeables ou de 90 voitures hybrides. Sur leur durée de vie, ces dernières permettent une réduction des émissions de carbone jusqu’à 37 fois supérieure à celle d’une seule voiture électrique.
Il est évident que Toyota continue de travailler sur toutes les alternatives possibles, y compris l’hydrogène et le e-fuel, tout en maintenant son expertise en matière d’hybrides. Cependant, cette stratégie peut être à double tranchant, car elle risque de diluer les efforts du constructeur japonais pour innover dans différents domaines simultanément.
En Europe, l’option 100 % électrique de Toyota tarde à arriver
Alors que les États-Unis ont déjà reçu des modèles BZ4X depuis presque un an, les premières livraisons en Europe viennent de débuter, avec plus de six mois de retard sur le planning initial. À la fin du mois de mars, l’Europe enregistrait 3 746 BZ4X immatriculés, mais aucun des deux modèles (BZ4X ou Lexus RZ450e) n’a encore été immatriculé en France.
En conclusion, Toyota semble s’accrocher à l’hybride et ne veut pas privilégier l’électrique à tout prix. Cependant, il est crucial pour le constructeur japonais de continuer à innover et de ne pas se contenter de ses acquis, car les attentes des consommateurs et les objectifs environnementaux ne cessent d’évoluer.