L’essor des robotaxis électriques : Tesla et Didi prennent les devants

En bref:

  • Tesla et Didi se positionnent en tête de la course aux robotaxis électriques autonomes.
  • Tesla mise sur l’innovation avec son "Robotaxi Tesla" tandis que Didi s’appuie sur un cadre réglementaire chinois favorable.
  • Le développement des robotaxis pourrait révolutionner la mobilité urbaine en proposant un un modèle économique basé sur le partage et l’efficacité.

Dans un monde en pleine transition énergétique, la mobilité urbaine est au cœur des enjeux. Les constructeurs automobiles rivalisent d’innovations pour proposer des solutions de transport plus durables et plus efficaces. Parmi eux, Tesla et Didi, deux acteurs majeurs, se démarquent en accélérant le développement de robotaxis électriques entièrement autonomes. Une avancée technologique qui pourrait révolutionner nos déplacements urbains.

Tesla mise gros sur les robotaxis

Elon Musk, le charismatique patron de Tesla, vient d’annoncer la présentation imminente du très attendu "Robotaxi Tesla" pour le 8 août 2024. Un véhicule sans volant ni pédales, conçu pour une conduite 100% autonome. Un pari audacieux pour le constructeur californien.

Cette annonce marque un tournant stratégique pour Tesla. Selon des informations récentes, l’entreprise aurait en effet décidé d’abandonner son projet de "Model 2", une berline électrique abordable initialement prévue pour 2025 avec un prix d’appel de 25 000 dollars. Un revirement surprenant, alors que ce modèle avait pour ambition de démocratiser la mobilité électrique.

Priorité à l’innovation

Plutôt que de se lancer dans une guerre des prix avec ses nouveaux concurrents chinois comme BYD, Tesla semble avoir choisi de se concentrer sur l’innovation en matière de conduite autonome. Un choix justifié par Elon Musk, qui estime que la technologie FSD (Full Self-Driving) de Tesla sera bientôt "surhumaine" en termes de sécurité et de fiabilité.

"Dans le futur, on s’étonnera que les humains aient pu conduire eux-mêmes, y compris fatigués ou ivres", a-t-il déclaré avec son ton provocateur habituel. Le milliardaire voit dans les robotaxis l’avenir de la mobilité, permettant d’optimiser l’utilisation des véhicules en les transformant en taxis sans chauffeur lorsqu’ils ne servent pas.

Cependant, malgré les promesses réitérées depuis des années, la la conduite entièrement autonome reste un immense défi technologique et réglementaire que Tesla est encore loin d’avoir relevé. Son système FSD n’est pour l’instant considéré que comme une aide à la conduite de niveau 2, très en-deçà du niveau 4 (haute automation) requis pour un véritable robotaxi.

Didi accélère aussi sur les robotaxis

Mais Tesla n’est pas seul sur ce créneau prometteur. Le géant chinois du covoiturage Didi, l’équivalent d’Uber pour la Chine, vient d’annoncer le lancement en 2025 de son propre robotaxi électrique développé en partenariat avec le constructeur GAC Aion.

Un SUV multisegment entièrement électrique, premier modèle issu de leur coentreprise Andi dédiée à la conduite autonome. Un projet qui a reçu le feu vert des autorités chinoises pour une production de masse dès l’année prochaine.

"Cela fait de nous un pionnier dans l’industrie de la conduite autonome, en créant une route commerciale de niveau 4 précoce", s’est félicité Zhang Xiong, le directeur adjoint de GAC Aion.

L’avantage du cadre réglementaire chinois

Un avantage indéniable pour Didi : le cadre réglementaire en Chine semble bien plus favorable que celui en vigueur aux États-Unis ou en Europe pour le déploiement de véhicules hautement automatisés. Le géant du covoiturage a ainsi pu lancer dès juin 2023 un service de robotaxis en boucle fermée dans la banlieue de Shanghai, grâce à des infrastructures routières dédiées (V2X, 5G).

De son côté, Tesla fait l’objet d’un examen minutieux des autorités américaines, qui doutent encore de la fiabilité de son système FSD malgré les mises à jour régulières. Des incidents impliquant l'Autopilot, comme des collisions mortelles, ont entaché la réputation du constructeur en matière de sécurité.

Un obstacle de taille, alors que la responsabilité en cas d’accident d’un véhicule autonome reste un sujet épineux aux États-Unis. Certains experts, comme Bryant Walker Smith de l’Université de Caroline du Sud, estiment d’ailleurs que les Tesla actuelles ne peuvent pas prétendre au statut de "robotaxi" au sens strict.

Vers une nouvelle ère de la mobilité urbaine ?

Au-delà de la course technologique, le développement des robotaxis par des acteurs majeurs comme Tesla et Didi pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la mobilité en ville. Un modèle économique disruptif, basé sur le partage et l’optimisation de l’utilisation des véhicules, plus écologique et plus efficient.

Une offre de mobilité repensée

L’idée ? Plutôt que de posséder sa propre voiture qui reste la plupart du temps inutilisée, les citadins pourraient à l’avenir se déplacer en appelant un robotaxi disponible à proximité, à la demande et pour un trajet donné. Un peu comme un taxi, mais sans chauffeur et potentiellement moins cher.

"La plupart des gens n’ont aucune idée de combien le FSD de Tesla sera révolutionnaire. Dans le futur, on s’étonnera que les humains aient conduit des voitures", a lancé Elon Musk, persuadé que cette technologie va transformer nos modes de déplacement.

Pour les constructeurs, le déploiement de flottes entières de robotaxis permettrait d’optimiser l'utilisation de leurs véhicules, roulant en quasi-permanence au lieu de rester à l’arrêt la majeure partie du temps comme c’est le cas aujourd’hui. Un gain d’efficacité économique et environnementale considérable.

Obstacles techniques et culturels

Reste que de nombreux défis techniques et culturels sont encore à relever avant de voir les robotaxis se démocratiser dans nos villes. Au-delà des progrès à accomplir en matière de sécurité et de fiabilité, les mentalités devront aussi évoluer pour que les usagers acceptent de confier leur vie à une intelligence artificielle.

Selon une étude récente, près de 70% des personnes interrogées expriment encore des craintes ou une certaine méfiance vis-à-vis des véhicules entièrement autonomes. Un frein psychologique que les constructeurs devront lever.

Enfin, le déploiement à grande échelle des robotaxis nécessitera des investissements massifs dans les des infrastructures urbaines, afin de faciliter la circulation et le stationnement de ces véhicules sans conducteur. Des chantiers de grande ampleur qui impliqueront une coopération étroite entre industriels et pouvoirs publics.

Malgré ces défis de taille, l’avenir de la mobilité urbaine se dessine progressivement. Avec Tesla, Didi et d’autres acteurs majeurs qui accélèrent sur les robotaxis électriques, une nouvelle ère de transports plus verts, plus sûrs et plus efficients pourrait bien s’ouvrir dans les prochaines années. Un tournant à suivre de près.

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