Le 15 septembre, le groupe PSA Peugeot Citroën a annoncé s’être associé avec la start-up californienne Divergent, spécialiste de l’impression 3D en métal, dans l’optique de concevoir et produire des véhicules légers et plus pointus. Une voie vers un mode de production visionnaire s’ouvre pour l’industrie automobile mondiale.
Divergent, une startup d’un nouveau genre
Divergent produit une plateforme automobile composée de pièces d’assemblage imprimées en 3D (joints métalliques appelés les “nodes”) liant des tubes de carbone entre eux : une conception efficiente, plus rapide (assemblage qui dure quelques minutes) et donc plus écologique pour un châssis qui n’en reste pas moins solide (voire plus solide que celui d’une voiture traditionnelle) et performant.
La Blade, un véhicule efficient issu de l’impression en 3D
De cette invention est née en 2015 un prototype de “supercar”, baptisée la “Blade”. Elle s’apparente à un modèle sportif doté d’un moteur 4 cylindre de quelques 700 chevaux : une puissance qui lui permet de poindre de 0 à 100 km/h en seulement 2,5 secondes. Son poids, qui équivaut à 694 kg, induit une légèreté qui permettra une économie d’énergie notable sur la route. A cette économie d’énergie s’ajoute une économie de coûts de production : ces derniers sont réduits de moitié par comparaison avec les autres voitures manufacturées.
En outre, le véhicule a impact environnemental encore moins important qu’une voiture électrique classique telle que la Tesla Model X par exemple, un véhicule lourd dont le mode de fabrication est polluant (les deux tiers de l’empreinte écologique d’un véhicule proviennent de son mode de production, selon un rapport de l’académie des sciences américaine de 2009).
La startup commercialisera prochainement la Blade en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, avec l’aide du groupe Altran, son partenaire de développement et investisseur depuis début septembre.
Divergent tend à participer à la réduction de l’empreinte écologique du secteur automobile
Divergent est donc révolutionnaire en ce sens qu’elle s’intéresse, avec sa technologie d’imprimerie 3D, à limiter l’impact de la production automobile tout au long de la chaîne de valeur, de l’usine à la route. D’où l’aspect réellement prometteur de cette technologie.
La startup n’était néanmoins pas la première à développer une voiture grâce à l’impression 3D
La Blade n’est pas la première voiture conçue avec une imprimante 3D. Le précurseur était un prototype baptisé “Strati”, présenté au salon des technologies de l’industrie à Chicago en septembre 2014. Moins abouti que la Blade, ce dernier ne pèse pas moins de 800 kilos et est formé de pièces en ABS, un plastique rigide et résistant, ainsi que de fibre de carbone, tout ceci additionné à un moteur électrique (de la Renault Twizzy). Le prototype a été fabriqué en à peu près 2 jours par la firme américaine Local Motors.
Le partenariat Divergent-PSA : une association valorisante pour les deux parties
Ce partenariat ne se traduit pas par une participation par PSA au capital de la startup (qui peut être néanmoins envisageable par la suite) mais par un accord sous forme de lettre d’intention.
Les imprimantes 3D sont pour le moment mise à profit par PSA pour fabriquer des prototypes.
Du prototype, les deux partenaires souhaite passer au modèle réel.
PSA entend, par la métamorphose du processus de production permis par la technologie de Divergent, réduire son empreinte industrielle, améliorer sa productivité et bénéficier d’une grande liberté de conception. Ecologie, rentabilité et innovation sont donc les maîtres-mots qui ont dicté ce partenariat.
PSA, en tant que constructeur international, donne par ailleurs une opportunité considérable pour Divergent d’introduire la technologie de l’impression 3D à la production automobile à l’échelle mondiale.