Stellantis tire la sonnette d’alarme face aux règles post-Brexit sur les véhicules électriques

Le géant de l’automobile Stellantis a récemment exprimé ses inquiétudes concernant les règles d’origine prévues par l’accord commercial post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Selon le constructeur, ces règles pourraient entraîner un « désavantage concurrentiel majeur » pour la production de véhicules électriques (VE) au Royaume-Uni et rendre leur production non compétitive et insoutenable par rapport aux voitures importées du Japon, de Corée du Sud ou produites au sein de l’UE. Ces préoccupations sont également partagées par d’autres acteurs majeurs de l’industrie, y compris des constructeurs allemands et l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).

Face à ces inquiétudes, les constructeurs automobiles appellent la Commission européenne à prolonger la période de transition pour l’application des règles d’origine des batteries. Parallèlement, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a exprimé sa volonté de rouvrir les discussions sur l’accord commercial avec l’UE afin de donner plus de temps aux constructeurs automobiles.

Ces règles d’origine, qui doivent se durcir en 2024, exigent qu’une part importante des pièces composant un véhicule soit originaire du Royaume-Uni ou de l’UE pour que ce dernier puisse être exempté de droits de douane. Actuellement, les fabricants de VE doivent prouver que 40% de la valeur des pièces provient du Royaume-Uni ou de l’UE, mais ce seuil doit passer à 45% dès le 1er janvier 2024 (puis à 55% en 2027).

Le principal problème réside dans le fait que les batteries, qui peuvent parfois représenter jusqu’à la moitié du coût d’un véhicule, proviennent encore essentiellement d’Asie, l’Europe ayant très peu d’usines de fabrication sur son territoire. Ainsi, les constructeurs européens et britanniques risquent de ne pas pouvoir échapper aux droits de douane.

Stellantis a prévenu que si le coût de la fabrication de VE au Royaume-Uni devenait non compétitif et non durable, les activités dans ce pays pourraient être amenées à fermer. Le groupe a également souligné que l’inflation a changé la donne, les prix des matières premières non originaires de l’UE ou du Royaume-Uni ayant considérablement augmenté, rendant impossible le respect des règles d’origine.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) demande à la Commission européenne de prolonger la période d’application progressive des règles d’origine pour les batteries au-delà de janvier 2024, car la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement de batteries entièrement intégrée en Europe ne va pas assez vite pour rester en ligne avec des règles plus contraignantes.

Le gouvernement britannique a été averti depuis longtemps de la nécessité d’investir dans des usines de batteries pour assurer une transition en douceur vers la production de VE dans le pays, mais aucune action concrète n’a été entreprise. Le manque de capacité de fabrication de batteries au Royaume-Uni, combiné aux modifications des règles d’origine, constitue un problème majeur pour l’industrie automobile britannique.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a déclaré que le Royaume-Uni était prêt à rouvrir les discussions sur l’accord commercial avec l’UE afin de donner davantage de temps aux constructeurs automobiles. Il est crucial que le Royaume-Uni et l’UE trouvent une solution pour éviter les impacts négatifs sur les fabricants des deux côtés de la Manche.

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