Le patrimoine automobile européen est en train de connaître une profonde mutation, notamment avec l’influence croissante de la Chine dans le secteur. L’emblématique marque britannique Aston Martin en est un exemple frappant, avec le chinois Geely qui va bientôt détenir 17 % de son capital, juste derrière le consortium Yew Tree et le fonds saoudien Public Investment Fund. Les défis auxquels Aston Martin doit faire face, tels que les règles de l’UE sur les émissions de CO2 et la nécessité de se tourner vers l’électrique, pourraient bien être surmontés grâce à l’aide de Geely, déjà bien placé dans le domaine de l’électromobilité.
De l’autre côté du globe, le géant japonais Toyota fait également face à des défis importants en matière d’électrification. Malgré sa position de leader dans le marché des véhicules hybrides, Toyota semble hésiter à s’engager pleinement dans la transition vers les véhicules électriques à batterie (BEV). Un document interne révèle que le constructeur pointe du doigt trois obstacles majeurs pour l’adoption généralisée des BEV aux États-Unis : la demande croissante en minéraux critiques pour la production de batteries, l’infrastructure de recharge insuffisante, et le coût élevé des véhicules électriques par rapport aux options hybrides.
Dans ce contexte, Toyota mise sur sa stratégie 1:6:90, qui souligne l’efficacité des véhicules hybrides en termes de réduction des émissions de carbone et de consommation de matières premières. Selon le constructeur, la même quantité de matières premières nécessaires pour produire un BEV permettrait de fabriquer six véhicules hybrides rechargeables ou 90 véhicules hybrides. De plus, la réduction globale des émissions de carbone de ces 90 véhicules hybrides serait 37 fois supérieure à celle d’un seul BEV.
Cependant, l’entrée de Toyota sur le marché des BEV n’est pas sans heurts. Son premier modèle entièrement électrique, le bZ4X, connaît déjà des problèmes, avec un rappel de 2 700 véhicules en raison de roues défectueuses. Les conséquences potentielles de ce défaut sont particulièrement préoccupantes, puisque les roues pourraient se détacher du véhicule pendant la conduite, augmentant ainsi le risque d’accident. Toyota cherche actuellement à identifier la cause de ce problème et à mettre en place un correctif.
Ces deux exemples montrent que les constructeurs automobiles historiques font face à des défis majeurs pour s’adapter aux évolutions du marché et aux exigences environnementales. Les alliances stratégiques avec des partenaires tels que Geely pour Aston Martin ou la poursuite de l’innovation en matière de technologies hybrides pour Toyota sont des moyens d’y faire face. Néanmoins, il est clair que l’avenir de l’industrie automobile passe par une électrification croissante, et les constructeurs doivent s’y préparer, en tenant compte de l’équilibre entre les avantages environnementaux, les coûts et les défis techniques.