La Fiat 500 électrique en difficulté : Stellantis double le bonus pour relancer ses ventes en France

En bref:

  • Stellantis propose une prime exceptionnelle de 4 000 € pour revigorer les ventes de la Fiat 500 électrique, confrontée à une chute de près de 50% des ventes en 2024.
  • La production de la Fiat 500e a été interrompue à plusieurs reprises cette année, avec près de six mois de pertes de production.
  • Malgré une remise temporaire permettant de réduire le prix à 22 400 €, les défis structurels et la concurrence accrue remettent en question l’avenir du modèle sur le marché électrique.

Face à une concurrence accrue et des ventes en chute libre, Stellantis tente un pari audacieux pour relancer sa citadine électrique emblématique. Le groupe offre une prime exceptionnelle de 4 000 euros, venant doubler le bonus écologique gouvernemental jusqu’au 30 novembre 2024. Cette mesure d’urgence intervient dans un contexte particulièrement difficile pour le modèle, dont la production a été interrompue à de multiples reprises cette année.

Une production en dents de scie révélatrice des difficultés

L’histoire de la Fiat 500 électrique en 2024 ressemble à un parcours chaotique. L’usine historique de Mirafiori, près de Turin, qui assure sa production, a multiplié les arrêts de chaîne. Après une première interruption en février, l’usine a fonctionné au ralenti jusqu’en avril, avant de connaître un nouvel arrêt prolongé de mi-septembre à début novembre. Au total, près de six mois de production auront été perdus sur l’année.

Ces interruptions répétées traduisent une réalité commerciale préoccupante : avec moins de 25 000 unités écoulées en Europe sur les neuf premiers mois de 2024, les ventes ont chuté de près de 50% par rapport à la même période en 2023. Un effondrement qui pourrait encore s’accentuer, alors que des sources syndicales évoquent déjà un nouveau possible arrêt de production pour décembre.

Une stratégie tarifaire qui peine à convaincre

En analysant le positionnement de la Fiat 500e, plusieurs facteurs expliquent ces difficultés :

  • Un prix de base élevé de 30 400 € avant bonus, jugé peu compétitif pour une citadine de cette taille
  • Une autonomie limitée à 190 km en cycle WLTP pour la version d’entrée de gamme
  • Des caractéristiques techniques modestes avec seulement 95 ch
  • Un habitacle restreint et un coffre de 185 litres qui limitent la polyvalence

Même la version plus généreusement dotée, équipée d’une batterie de 42 kWh offrant 320 km d’autonomie, se trouve désormais en difficulté face à la nouvelle Renault 5 électrique. Cette dernière, proposée à 23 990 € après bonus, offre des prestations similaires pour un tarif inférieur de 2 000 €.

Une double prime comme bouée de sauvetage

Pour tenter d’enrayer cette spirale négative, Stellantis a mis en place un dispositif commercial agressif :

  • Une remise "€co Fiat" de 3 000 €
  • Une "prime à l’électrique" additionnelle de 1 000 €
  • Le tout s’ajoutant au bonus écologique gouvernemental de 4 000 €

Cette opération ramène le prix d’entrée à 22 400 €, un positionnement plus cohérent avec les attentes du marché. Toutefois, le caractère temporaire de l’offre, limitée au 30 novembre, interroge sur la stratégie à long terme du constructeur.

Un marché électrique en pleine mutation

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de transformation du marché électrique français. Si celui-ci affiche une croissance de 7% au premier semestre 2024, avec une part de marché atteignant 20,6%, les constructeurs doivent faire face à une concurrence accrue et une sensibilité croissante aux prix.

L’exemple récent de MG Motor, qui a vu ses ventes s’effondrer après la perte de son éligibilité au bonus écologique, illustre parfaitement l’importance cruciale des aides gouvernementales dans ce segment. Un phénomène particulièrement visible en Europe, où l’Allemagne a connu une chute de 37% des ventes d’électriques suite à la suppression de ses subventions.

Des perspectives incertaines pour Stellantis

La situation de la Fiat 500e reflète les défis plus larges auxquels est confronté le groupe Stellantis. Le constructeur fait face à une baisse généralisée de ses ventes, avec une chute de 27% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2024. Cette réalité l’a contraint à revoir à la baisse ses prévisions de rentabilité, désormais attendue entre 5,5% et 7%.

Dans ce contexte, le développement d’une version micro-hybride de la Fiat 500, annoncée pour fin 2025, apparaît comme une tentative de diversification nécessaire. Cependant, cette stratégie soulève des questions sur l’engagement du groupe dans la transition électrique.

La double prime proposée sur la 500e représente une solution d’urgence qui, si elle peut stimuler ponctuellement les ventes, ne résout pas les défis structurels auxquels est confronté le modèle. L’avenir de cette citadine électrique dépendra de la capacité de Stellantis à repenser son positionnement dans un marché en pleine mutation, où la compétitivité tarifaire devient un facteur déterminant de succès.

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