Mini abandonne le cabriolet électrique : quel avenir pour les petits véhicules électriques plaisir ?

En bref:

  • Mini abandonne le développement de son Cabriolet électrique, prévu pour 2027, face à des contraintes économiques et un marché de niche difficile.
  • La marque se concentre sur des modèles électriques plus porteurs, comme les SUV, tout en maintenant une offre de cabriolets thermiques.
  • Les défis technologiques et économiques freinent le marché des véhicules électriques de plaisir, avec une nette préférence des consommateurs pour des modèles pratiques et polyvalents.

L’annonce de l’abandon du projet de Mini Cabriolet électrique en cette fin d’année 2024 vient bousculer le paysage des véhicules électriques de plaisir. Cette décision, qui intervient dans un contexte économique tendu pour les constructeurs automobiles, soulève des interrogations majeures sur la viabilité des modèles électriques de niche et met en lumière les défis considérables auxquels fait face l’industrie automobile dans sa transition énergétique.

Une décision emblématique d’un marché en questionnement

L’abandon du projet de Mini Cabriolet électrique, initialement prévu pour 2027, n’est pas anodin. Après une série limitée de 999 exemplaires commercialisée en 2023 à un tarif particulièrement élevé de 60 490 euros, la marque britannique renonce à développer une version de série plus abordable. Cette décision s’inscrit dans un contexte où le segment des cabriolets connaît déjà des difficultés significatives sur le marché thermique. Les chiffres sont parlants : aux États-Unis, les ventes de Mini Cabriolet thermiques ont subi une chute vertigineuse de 89% au troisième trimestre 2024, avec seulement 127 unités écoulées.

Les raisons d’un échec programmé

Une équation économique complexe

Le développement d’un véhicule électrique requiert des investissements colossaux, particulièrement en R&D. Les batteries représentent encore environ 40% du coût total de production d’un véhicule électrique, malgré une baisse constante des prix. Pour un modèle de niche comme un cabriolet, l’amortissement de ces coûts sur des volumes de vente restreints rend l’équation économique particulièrement délicate.

Un marché encore immature

Bien que le marché français des véhicules électriques affiche une croissance continue – atteignant 17% de parts de marché sur les onze premiers mois de 2024 – la demande reste très segmentée. Les acheteurs privilégient actuellement des modèles plus pratiques et polyvalents, comme en témoigne le succès de la Peugeot e-208 ou du Tesla Model Y.

Impact sur la stratégie de Mini et le marché

Une réorientation stratégique

Mini ne renonce pas pour autant à l’électrification de sa gamme. La marque continue de développer sa nouvelle génération de modèles électriques, produite en partenariat avec Great Wall Motor en Chine. Cette décision reflète une priorisation des ressources vers des segments plus porteurs, notamment les SUV électriques qui représentent aujourd’hui le cœur du marché.

Les alternatives maintenues

La marque maintient son offre de cabriolets thermiques avec sa nouvelle génération F67, proposant une gamme de motorisations essence allant de 163 à 231 chevaux. Les prix démarrent à 33 450 euros pour la version d’entrée de gamme, soit presque moitié moins que la version électrique limitée de 2023.

Les perspectives pour les véhicules électriques de plaisir

Les défis technologiques

Le développement de véhicules électriques de plaisir se heurte à des contraintes spécifiques. Le poids des batteries impacte particulièrement les performances et l’agilité, des caractéristiques essentielles pour ce type de véhicules. Les constructeurs doivent également gérer la complexité accrue de l’architecture électrique dans une carrosserie découvrable.

L’évolution du marché

Les analystes prévoient une baisse significative du coût des batteries, qui pourrait passer sous la barre des 80 dollars par kWh d’ici 2026. Cette évolution pourrait rendre plus viable le développement de véhicules électriques de niche. Cependant, le segment des cabriolets électriques restera probablement limité à court terme, focalisé sur des modèles premium où les marges plus importantes permettent d’absorber les coûts de développement.

Les initiatives existantes

Quelques constructeurs maintiennent leur présence sur ce segment, comme la Fiat 500e Cabrio qui propose une approche plus urbaine et accessible. MG avec son Cyberster électrique tente également l’aventure, mais avec un positionnement résolument haut de gamme.

L’abandon du Mini Cabriolet électrique illustre les défis considérables de la transition électrique pour les véhicules de plaisir. Si le marché des véhicules électriques continue sa progression globale, les segments de niche devront probablement attendre une maturité technologique et économique accrue avant de pouvoir se développer pleinement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *