En bref:
- Le constructeur chinois Dongfeng lance en Europe ses SUV électriques Nammi Box et Nammi 01 à des prix très compétitifs, attirant par leur autonomie et leurs technologies avancées.
- Ces modèles menacent directement les véhicules électriques français, notamment dans les segments d’entrée et milieu de gamme, et pourraient gagner en attractivité grâce aux aides gouvernementales européennes.
- Les constructeurs français doivent rapidement innover et ajuster leur stratégie commerciale pour préserver leur part de marché face à cette concurrence chinoise croissante.
Annoncé à un tarif particulièrement attractif et doté d’atouts pratiques convaincants, le constructeur chinois Dongfeng prépare l’arrivée en Europe de sa gamme Nammi, notamment avec ses modèles Nammi Box et Nammi 01. Face à une concurrence déjà vive sur le marché français du véhicule électrique, cette nouvelle offensive est-elle une menace sérieuse pour les acteurs français du secteur ? Analyse complète des forces en présence et des impacts potentiels sur notre marché automobile.
Nammi Box : l’accessibilité au cœur de la stratégie
Présenté dès août 2024 comme un SUV compact électrique accessible, le Nammi Box se positionne avec un prix européen estimé à environ 21 990 € (19 615 £ au Royaume-Uni), composant clé qui pourrait séduit une clientèle large, soucieuse tant du budget que de la praticité au quotidien.
Ce véhicule électrique est équipé d’un moteur avant électrique de 70 kW (95 ch), suffisant pour un usage urbain et périurbain. Disponible avec deux variantes de batteries LFP (Lithium Fer Phosphate), respectivement de 31,5 kWh et 42,3 kWh, il affiche pour le plus performant une autonomie réelle annoncée à 310 km selon le cycle WLTP, convenant à l’essentiel des besoins quotidiens.
La technologie LFP utilisée garantit une stabilité thermique notable, une durabilité accrue et un coût réduit par rapport aux traditionnelles batteries à base de nickel et cobalt. Autant d’atouts supplémentaires pour séduire un marché européen sensible aux questionnements environnementaux et économiques.
Nammi 01 : la technologie embarquée à prix compétitif
Encore plus ambitieux technologiquement, le Nammi 01 affiche une liste remarquable de fonctionnalités malgré son prix annoncé à environ 28 000 $ pour l’Europe (soit environ 25 000 € au taux actuel).
Ce SUV compact, doté lui aussi d’une motorisation de 70 kW, pourrait proposer une autonomie potentielle allant jusqu’à 430 km grâce à une batterie encore mal détaillée, mais probablement comparable ou supérieure à celle du Nammi Box. Le Nammi 01 se distingue de son frère d’entrée de gamme par des équipements technologiques avancés, dont :
- Un système autonome d’aide à la conduite de niveau 2,
- Des écrans numériques modernes,
- Des mises à jour OTA (Over the Air) régulières, permettant une évolution logicielle continue du véhicule sans intervention physique.
Face aux constructeurs français : la guerre des prix est lancée
Sur le marché français, la Nammi Box entrera directement en concurrence avec plusieurs véhicules reconnus, tels que la Citroën ë-C3, vendue à un prix avoisinant les 32 000 €, et la très populaire Dacia Spring, située entre 18 000 et 20 000 €.
Comparativement aux modèles français, la Nammi Box présente des arguments solides. En termes de prix d’abord, en étant positionnée très sensiblement sous la Citroën ë-C3 tout en affichant une autonomie proche (310 km pour la Nammi contre 320 km pour la Citroën). En revanche, face à la Dacia Spring, certes moins chère mais limitée à une autonomie de 230 km WLTP, le Nammi Box pourrait facilement séduire des consommateurs cherchant un compromis pertinent entre coût d’achat modéré et autonomie satisfaisante.
Les aides gouvernementales déterminantes en Europe
N’oublions pas que le contexte réglementaire européen favorise fortement l’achat de véhicules électriques via des incitations et aides gouvernementales multiples. Ces aides, variables d’un pays à l’autre, peuvent encore renforcer l’attractivité des SUV électriques Nammi, qui bénéficieraient pleinement de ces dispositifs.
Une telle politique d’incitation en France pourrait donc amplifier le succès potentiel du Nammi Box et du Nammi 01, et par rebond, accentuer la pression sur les constructeurs nationaux, déjà confrontés à une concurrence chinoise grandissante (BYD, MG, Leapmotor, etc.).
📌 À retenir :
L’enjeu immédiat pour les constructeurs français sera d’ajuster leur proposition commerciale – coûts, technologie embarquée, garanties et services après-vente – pour éviter une perte significative de parts de marché, notamment dans l’entrée et le milieu de gamme électrique.
Impact potentiel sur l’industrie automobile française : prudence et réactivité recommandées
À ce stade, il reste prématuré d’anticiper précisément l’ampleur et l’impact du positionnement des Nammi Box et 01 sur nos fabricants nationaux. Toutefois, il est clair que cette offensive chinoise constitue une menace sérieuse, qu’il convient de ne pas sous-estimer. Les politiques nationales en faveur de l’automobile électrique devront donc se conjuguer harmonieusement avec une offre locale compétitive pour maintenir le dynamisme du marché.
La clé ? Une adaptation rapide des stratégies industrielles, commerciales, mais aussi techniques, pour non seulement répondre aux attentes des consommateurs français, mais également répondre à cette vague chinoise qui semble désormais inarrêtable. La réponse à cette concurrence passera donc nécessairement par davantage d’innovation, d’investissement technologique et une gestion rigoureuse des coûts de production.
Face à cette offensive, la réactivité et la pertinence des choix des constructeurs français seront déterminantes pour préserver leurs positions et tirer profit d’une concurrence exacerbée, source d’émulation sur un marché électrique encore jeune et très prometteur.