Volkswagen a de grandes ambitions pour réduire les coûts des véhicules électriques (VE), en commençant par les cellules de batterie. Le constructeur automobile envisage d’investir dans les mines pour s’intégrer verticalement. Grâce à sa filiale PowerCo, VW compte répondre à la moitié de sa propre demande en cellules de batterie tout en vendant à d’autres constructeurs, tels que Ford.
De nouveaux modèles
Le mois dernier a été chargé pour Volkswagen, avec le lancement de la version améliorée de l’ID.3, dotée d’un design et de fonctionnalités améliorés. Le constructeur a ensuite présenté son concept de VE abordable, l’ID.2all, dont le prix de départ est inférieur à 25 000 €, avec une autonomie allant jusqu’à 450 km. Des rumeurs circulent également sur le développement du plus petit et le moins cher des modèles de VE de Volkswagen, probablement appelé ID.1 (ou ID Polo), avec un prix de départ d’environ 20 000 € et une sortie prévue pour 2027.
Les modèles ID.2all et ID.1 (ou ID Polo) s’inspirent d’éléments de design des classiques de Volkswagen, tels que la Coccinelle et la Golf. Pour réduire les coûts des VE, Thomas Shafer, PDG de VW Passenger Cars, a déclaré que ce n’était pas un jeu facile, mais que plusieurs équipes travaillaient ensemble pour y parvenir. Il a ajouté que les économies d’échelle de Volkswagen aideraient à réduire les prix tout en restant rentable.
Un accord minier avec le Canada
L’année dernière, VW avait signé un accord avec le Canada pour l’acquisition des matières premières nécessaires aux batteries de VE, dans le but de bénéficier du crédit d’impôt américain. Cependant, le coût élevé des batteries représente un obstacle majeur pour le constructeur, qui souhaite le surmonter en investissant directement dans les mines. Thomas Schmall, membre du conseil d’administration de VW en charge de la technologie, a indiqué que PowerCo fournirait des cellules de batterie à Ford pour la production de 1,2 million de véhicules sur la plateforme MEB.
Volkswagen a récemment intensifié ses efforts en matière de VE en investissant près de 180 milliards d’euros sur les cinq prochaines années pour augmenter la production. Une grande partie de cet investissement est consacrée à la montée en puissance de la production de cellules de batterie grâce à PowerCo et aux coûts associés aux matières premières.
Une intégration verticale
Volkswagen semble suivre une direction que de nombreux constructeurs pourraient emprunter : l’intégration verticale. La société espère que PowerCo deviendra un fournisseur mondial de premier plan en matière de batteries, avec un profit de plus de 20 milliards d’euros d’ici 2030.
Si Volkswagen parvient à introduire un VE à environ 20 000 € et à le rentabiliser, l’investissement direct dans les mines et l’intégration verticale de l’entreprise seront les premières étapes.
Cette stratégie s’inscrit dans une tendance plus large des constructeurs automobiles cherchant à exercer un plus grand contrôle sur certaines parties de la chaîne d’approvisionnement, de la production d’énergie à l’approvisionnement en matières premières, afin de sécuriser les ressources rares nécessaires pour atteindre leurs objectifs d’électrification.
Devenir un fournisseur pour les autres constructeurs
Le plus grand constructeur automobile européen souhaite que son unité PowerCo devienne un fournisseur mondial de batteries, tout en répondant à la moitié de sa propre demande avec des usines principalement en Europe et en Amérique du Nord. Schmall a déclaré que PowerCo commencerait par fournir des cellules à Ford pour les 1,2 million de véhicules que le constructeur américain construit en Europe sur la plateforme électrique MEB de Volkswagen.
Schmall a également expliqué que « le goulot d’étranglement pour les matières premières est la capacité d’exploitation minière – c’est pourquoi nous devons investir directement dans les mines ». Le constructeur automobile a établi des partenariats avec des entreprises minières au Canada, où il construira sa première usine de batteries en Amérique du Nord.
Dans le cadre du plan de dépenses de 180 milliards d’euros sur cinq ans de Volkswagen, jusqu’à 15 milliards d’euros sont réservés à ses trois usines de batteries annoncées et à l’approvisionnement en matières premières. Le constructeur automobile a déjà sécurisé l’approvisionnement en matières premières jusqu’en 2026 et décidera au cours des prochains mois comment répondre à sa demande par la suite.
Acquérir des batteries à un coût raisonnable est un défi pour les constructeurs automobiles comme Volkswagen, Tesla et Stellantis, qui cherchent à rendre les VE abordables. Jusqu’à présent, peu de constructeurs ont révélé des participations directes dans les mines, mais beaucoup ont conclu des accords avec les producteurs pour se procurer du lithium, du nickel et du cobalt, qu’ils transmettent ensuite à leurs fournisseurs de batteries. Sécuriser ces ressources à temps, à proximité des raffineries et en dehors de la Chine, est essentiel pour gagner la course aux batteries.
En résumé, Volkswagen s’engage fermement dans la réduction des coûts des véhicules électriques et dans l’investissement direct dans l’exploitation minière pour sécuriser les ressources nécessaires à la production de batteries. Si le constructeur parvient à mettre en œuvre avec succès cette stratégie d’intégration verticale, il pourrait jouer un rôle clé dans la démocratisation des véhicules électriques et dans l’essor de l’industrie automobile électrique.