En bref:
- Xiaomi vise 130 000 ventes de sa berline électrique SU7 d’ici fin 2024, après avoir produit plus de 100 000 unités en seulement 230 jours.
- L’entreprise a optimisé sa capacité de production et propose une gamme variée de modèles, incluant des versions haut de gamme.
- Malgré des défis réglementaires pour l’expansion internationale, la division automobile de Xiaomi a déjà généré un chiffre d’affaires significatif et prévoit d’élargir son offre avec un SUV concurrent du Tesla Model Y.
Le constructeur technologique chinois Xiaomi affiche des ambitions particulièrement élevées dans le secteur automobile. Après avoir dépassé les 100 000 unités produites de sa berline électrique SU7 en à peine 230 jours de production, l’entreprise vise désormais 130 000 ventes d’ici la fin 2024. Une progression fulgurante qui mérite une analyse approfondie pour en évaluer la crédibilité et les implications pour le marché automobile mondial.
Une montée en puissance spectaculaire de la production
La trajectoire de Xiaomi dans le secteur automobile impressionne par sa rapidité d’exécution. Le constructeur, qui n’a démarré la production de sa berline SU7 que le 28 mars 2024, a su orchestrer une montée en cadence remarquable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dès octobre 2024, l’entreprise atteignait déjà un rythme mensuel de 20 000 unités livrées. Cette performance traduit une maîtrise industrielle peu commune pour un nouvel entrant dans le secteur.
Une capacité de production optimisée
Pour soutenir cette croissance, Xiaomi a entrepris des investissements massifs dans son outil industriel. L’usine de Pékin, initialement dimensionnée pour une cadence plus modeste, fonctionne aujourd’hui à 160% de sa capacité nominale. Le constructeur a notamment doublé ses équipes de production dès juin 2024, démontrant sa capacité à adapter rapidement ses ressources à la demande.
Un positionnement produit stratégique
Une gamme complète et ambitieuse
La SU7 se décline en plusieurs versions pour couvrir différents segments du marché :
- Le modèle d’entrée de gamme, proposé à moins de 30 000 dollars
- La version Pro, enrichie en équipements
- La SU7 Max, orientée performances
- La récente SU7 Ultra, positionnée sur le segment premium avec un prix dépassant 110 000 dollars
Cette stratégie multi-segments permet à Xiaomi de toucher une large clientèle tout en construisant une image premium, à l’instar de ce que l’entreprise a réussi dans le secteur des smartphones.
Des caractéristiques techniques convaincantes
Les spécifications de la SU7 témoignent d’une vraie maîtrise technologique :
- Autonomie variant de 700 à 800 kilomètres selon les versions
- Trois options de batteries (73,6, 94,3 et 101 kWh)
- Puissances s’échelonnant de 299 à 673 chevaux
- Version Ultra capable d’atteindre 350 km/h
Les défis de l’expansion internationale
Un contexte réglementaire complexe
Si Xiaomi réussit brillamment son lancement en Chine, l’expansion internationale pose des défis significatifs. L’Union Européenne a récemment instauré des droits de douane pouvant atteindre 45,3% sur les véhicules électriques importés de Chine. Cette barrière tarifaire pourrait contraindre Xiaomi à repenser sa stratégie d’internationalisation.
Des solutions en développement
Pour contourner ces obstacles, plusieurs options s’offrent au constructeur :
- L’implantation d’unités de production en Europe
- Le développement de partenariats stratégiques avec des acteurs locaux
- L’adaptation de ses modèles aux spécificités des marchés occidentaux
Un impact financier déjà significatif
La division automobile de Xiaomi affiche des résultats prometteurs. Au troisième trimestre 2024, elle a généré un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros, avec une marge brute de 17,1%. Ces performances financières attestent de la viabilité économique du projet, malgré les investissements colossaux nécessaires au lancement d’une nouvelle marque automobile.
Perspectives et enjeux futurs
Une expansion des capacités programmée
La phase II de l’usine de Pékin, dont l’achèvement est prévu pour mi-2025, permettra d’atteindre une capacité annuelle de 300 000 véhicules. Cette expansion s’accompagne du développement d’un réseau de distribution comprenant 220 points de vente et 135 centres de service d’ici fin 2024.
De nouveaux modèles en préparation
Xiaomi prépare déjà l’élargissement de sa gamme avec notamment un SUV, projet connu en interne sous le nom de code MX11. Ce véhicule, destiné à concurrencer le Tesla Model Y, illustre l’ambition du constructeur de devenir un acteur majeur du marché des véhicules électriques.
L’objectif de 130 000 ventes fixé par Xiaomi pour 2024 apparaît donc comme ambitieux mais réalisable au vu des performances déjà atteintes et des moyens considérables déployés. Cette réussite initiale témoigne de la capacité des géants technologiques chinois à bousculer les codes de l’industrie automobile traditionnelle, préfigurant peut-être une recomposition majeure du paysage automobile mondial dans les années à venir.