Renault, Veolia et Solvay s’unissent pour une économie circulaire des batteries électriques

En bref:

  • Renault s’associe à Veolia et Solvay pour mettre en place une économie circulaire des batteries électriques.
  • Objectif : sécuriser l’approvisionnement en métaux stratégiques et réduire l’empreinte carbone des batteries.
  • Renault accélère sa stratégie de développement de batteries électriques en France avec des partenariats clés.

Les constructeurs automobiles sont confrontés à un défi de taille : assurer un approvisionnement durable en métaux stratégiques pour alimenter la révolution des véhicules électriques. Face à cette problématique, le groupe Renault a décidé de prendre les devants en s’associant à deux acteurs majeurs de l’économie circulaire, Veolia et Solvay. Ensemble, ils ambitionnent de mettre en place un écosystème vertueux pour recycler en boucle fermée les métaux issus des batteries lithium-ion.

Une alliance stratégique pour sécuriser l’approvisionnement

Avec l’essor fulgurant des véhicules électriques, la demande en métaux critiques comme le cobalt, le nickel et le lithium devrait exploser dans les années à venir. D’après les prévisions, le nombre de véhicules électriques en circulation pourrait passer de 10 millions en 2020 à plus de 100 millions d’ici 2030 dans le monde. Un accès stable et responsable à ces ressources deviendra donc crucial pour les constructeurs.

C’est dans ce contexte que Renault a décidé de nouer un partenariat inédit avec Veolia, spécialiste du traitement des déchets, et Solvay, leader dans la chimie des matériaux avancés. Leur objectif commun : constituer une source d’approvisionnement sûre et durable en métaux stratégiques pour les batteries électriques.

Un procédé innovant de recyclage en boucle fermée

Pour y parvenir, les trois partenaires vont mettre à profit leurs expertises complémentaires à chaque maillon de la chaîne de valeur. Renault assurera la collecte des batteries usagées grâce à son vaste réseau commercial et logistique en Europe. Le constructeur prévoit également d’installer dès 2024 une ligne de démantèlement de batteries sur son site de Flins, transformé en "Re-Factory" dédiée à l’économie circulaire.

Une fois les batteries récupérées, Veolia interviendra pour les démanteler et extraire les métaux via ses procédés hydrométallurgiques éprouvés. Le groupe a déjà acquis une solide expérience dans le recyclage des batteries lithium-ion depuis 2013.

Enfin, Solvay apportera son expertise dans l’extraction chimique des métaux récupérés, aussi appelés "black mass". Grâce à ses technologies de pointe, les métaux stratégiques comme le cobalt, le nickel et le lithium seront purifiés en matériaux de haute qualité, prêts à être réinjectés dans la fabrication de nouvelles batteries.

Réduire l’empreinte carbone des batteries

Au-delà de sécuriser leurs approvisionnements, les partenaires ambitionnent de réduire significativement l’empreinte environnementale des batteries électriques. Leur objectif : diminuer d’au moins 75% les émissions de CO2 liées au processus de fabrication, par rapport aux procédés actuels.

Pour y parvenir, ils prévoient d’optimiser chaque étape du recyclage, des procédés mécaniques aux traitements hydrométallurgiques et chimiques. Une usine pilote de démonstration doit d’ailleurs voir le jour prochainement en France, à l’échelle préindustrielle.

"Ce consortium illustre un nouveau type de collaboration sur la chaîne de valeur de la batterie électrique, souligne Ilham Kadri, CEO de Solvay. Il permet de créer une véritable économie circulaire pour les métaux stratégiques, tout en préservant les ressources et en réduisant les émissions de carbone."

Renault accélère sa stratégie batteries en France

Parallèlement à ce partenariat, Renault poursuit sa stratégie de développement d’une filière compétitive de batteries électriques en France. En juin 2021, le groupe a annoncé s’associer à deux acteurs majeurs pour concevoir et produire sur le territoire national les batteries de ses futurs modèles zéro émission.

D’une part, Renault a choisi le géant chinois Envision AESC pour installer dès 2024 une gigafactory de 9 GWh à Douai, avec une capacité cible de 24 GWh en 2030. Un investissement de 2 milliards d’euros qui devrait créer 2 500 emplois locaux d’ici 2030. Les batteries produites alimenteront notamment la future citadine électrique low-cost R5.

D’autre part, le constructeur au losange a pris une participation supérieure à 20% dans la start-up française Verkor. Ensemble, ils prévoient de construire la première gigafactory hexagonale de batteries haute performance, avec une capacité initiale de 10 GWh pour Renault dès 2026, extensible à 20 GWh à l’horizon 2030.

Vers des véhicules électriques compétitifs et décarbonés

"Notre stratégie en matière de batteries s’appuie sur les dix années d’expérience de Renault dans la mobilité électrique, souligne Luca de Meo, CEO du groupe. Ces nouveaux partenariats vont considérablement renforcer notre position pour produire d’ici 2030 un million de véhicules électriques abordables et rentables en Europe."

Grâce à cet écosystème industriel vertueux, alliant production locale de batteries, recyclage en boucle fermée et réduction des émissions, Renault espère bien tenir son pari : proposer à ses clients des véhicules électriques compétitifs, tant sur le plan économique qu’environnemental. Un enjeu crucial pour accélérer la transition vers une mobilité plus propre et durable.

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